Les touristes locaux fuient le marché marocain

Saison estivale

Karim Ben Amar

En temps normal, la capitale du Nord du Royaume ne désemplit pas durant la période estivale. Vacanciers internes, MRE et étrangers ont pour habitude de visiter la ville de Tanger et ses plages. Cette année, il se trouve que la perle du Détroit est littéralement boudée, et pour cause : les prix pratiqués sont excessifs. Hôtels, salons de thé, restaurants affichent des tarifs stratosphériques, dignes des plus luxueuses destinations de la planète. Résultat des courses, on assiste vraisemblablement à un boycott.

En été, la ville de Tanger est très fréquentée. Des touristes locaux et étrangers raffolent de cette destination prisée durant la période estivale. Ses plages, ses paysages, ses monuments et aussi ses spécialités culinaires méditerranéennes font la renommée de la capitale du Nord.

Mais il se trouve que cette année, la ville ne connaît pas le franc succès des années précédentes. Pour les habitants de la ville, la réaction des visiteurs est justifiée. « Les hôtels sont hors de prix, une nuitée dans un établissement hôtelier de base avoisine les 1000 DHS. C’est très cher et surtout injustifié. Quant aux hôtels de luxe, la nuitée frôle les 4000 DH, de quoi tomber sur la tête », déclare Mehdi, Marocain résidant en Belgique.

Même son de cloche du côté des restaurants et salons de thé. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses factures astronomiques circulent dénonçant la cherté à Tanger. «Prendre un café à deux coûte 80 DH, c’est exagéré», a-t-il signalé.

«Pour déjeuner ou dîner dans un restaurant familial de la ville, il faut compter 300 ou 400 DH par personne, c’est abusé. Il faut bien se le dire, passer ses vacances à Marbella en Espagne ou à Faro au Portugal revient beaucoup moins cher que la destination Tanger», a tonné le Tangérois d’origine.

D’ailleurs, de nombreux Marocains ont opté pour une destination ibérique cet été, car cette dernière est plus avantageuse. Prix abordables, hôtels à petit prix, sans oublier les activités bon marché (location de jet-ski, quad, pneumatique, etc.).

Notons que ce sentiment de cherté n’est pas propre à la ville de Tanger. «De nombreuses villes au Maroc pratiquent des tarifs que l’on retrouve à Monte-Carlo ou Saint-Barthélemy. C’est dur à croire, mais c’est la vérité», conclut Mehdi, qui a souligné qu’il réfléchira à deux fois avant d’opter pour passer ses vacances au Maroc l’an prochain.

Signalons que dans un communiqué, la Fédération marocaine des droits des consommateurs (FMDC) a condamné l’augmentation sans précédent des prix dans le secteur du tourisme interne.

D’après la FMDC, cette hausse des tarifs affecte les restaurants, cafés, hôtels et services de location de maisons, soulignant que ces pratiques sont répréhensibles. La FMDC a critiqué le marché du tourisme interne, mettant en avant les comportements avides et frauduleux de certains prestataires qui profitent des consommateurs.

D’après la Fédération, de nombreux Marocains choisiront désormais de voyager à l’étranger pour bénéficier de services similaires à des prix beaucoup plus compétitifs. Pour éviter un tel scénario, la FMDC appelle à une prise de conscience collective et à des actions concrètes pour remédier à ces pratiques préjudiciables, en espérant que les autorités compétentes interviendront pour restaurer l’équilibre sur le marché et améliorer la protection des droits des consommateurs.

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