Salon du cheval d’El Jadida
L’habit traditionnel, fortement présent lors de la 15ème édition du Salon du Cheval d’El Jadida, constitue une composante essentielle et un patrimoine authentique indissociable de l’art de la Tbourida.
Cet habit, qui marque chaque édition par sa présence remarquable dans ce grand événement national, reflète une facette de l’identité culturelle du Maroc riche de la pluralité de ses affluents. Il constitue non seulement un symbole de l’élégance marocaine, mais également un élément essentiel du spectacle de la Tbourida.
La djellaba et la balgha (babouche) constituent deux pièces essentielles de la tenue traditionnelle utilisée dans les spectacles de la Tbourida lors des moussem, mariages et célébrations religieuses, nationales et internationales. La djellaba traditionnelle et la balgha, ou « tmag », ajoutent charme, élégance et singularité à la figure du cavalier, le rendant unique.
La djellaba est une composante importante de l’identité culturelle et historique du Royaume du Maroc. Elle est une marque distinctive du costume traditionnel marocain, apprécié pour sa qualité et son esthétique, attirant l’attention des visiteurs et des amateurs d’équitation.
Ainsi, les stands d’artisanat au Salon du cheval suscitent un vif intérêt de la part des visiteurs et des touristes, notamment ceux dédiés à la djellaba marocaine et à la balgha, ainsi qu’à divers autres produits artisanaux. Les visiteurs peuvent ainsi apprécier la qualité et la singularité des métiers d’art marocains et le savoir-faire des artisans locaux.
Les artisans mettent tout en œuvre pour préserver cet héritage authentique, tout en le renouvelant et en renforçant sa place et sa continuité, malgré les développements que connaît le secteur textile avec l’utilisation des équipements modernes.
Dans ce cadre, Mohamed Belmaalem, artisan traditionnel, a souligné qu’il veille à perpétuer la fabrication de la djellaba et le tissage des étoffes en utilisant des outils et techniques traditionnels afin de préserver cet héritage ancien. Il a ajouté que la fabrication de la djellaba repose principalement sur des matériaux locaux, ainsi que des produits importés comme la soie pure, qui confère à la djellaba un éclat et une qualité remarquables.
Il a précisé au micro de la MAP que la demande de djellaba traditionnelle augmente lors des moussem et des mariages, les cavaliers (Bardias) commandant de nombreuses pièces (entre 15 et 20, selon le nombre de cavaliers dans la Sorba). La djellaba rayée noir et blanc, connue sous le nom de « nemriya », ainsi que la « seda f seda » (blanche) sont particulièrement prisées.
Younes Zaim, cavalier appartenant à une Sorba de la région Marrakech-Safi, a affirmé que la djellaba traditionnelle est un héritage ancestral marocain, transmis de génération en génération, et qu’il distingue les Marocains des autres nations. Il a souligné que les cavaliers sont depuis des années attachés à la tenue traditionnelle, la portant lors de divers événements liés à la Tbourida.
La balgha occupait et occupe toujours une place importante dans l’habillement des cavaliers, même si certains l’ont remplacée par le « tmag ». La ville de Fès est réputée pour ses artisans et ateliers qui préservent cet héritage culturel ancestral.
À cet égard, Ahmed Bouchaala, artisan spécialisé dans la fabrication de babouches et de « tmag », a expliqué que deux types sont particulièrement recherchés par les Marocains en général et les cavaliers en particulier : la balgha ziwaniya, célèbre pour sa couleur jaune éclatante et fabriquée à partir de cuir de chèvre, et une autre babouche fabriquée à partir de cuir de vache, tanné dans des tanneries modernes et teinté de diverses couleurs.
La djellaba et la balgha conservent ainsi une forte présence dans les foyers marocains, symbolisant à la fois tradition, élégance et attachement au patrimoine authentique marocain. Les familles marocaines tiennent à porter ces tenues traditionnelles lors des cérémonies, mariages, fêtes religieuses et nationales.