Liberté provisoire accordée au journaliste Omar Radi

La justice marocaine a décidé d’accorder la liberté provisoire au journaliste et militant des droits humains Omar Radi, placé en détention la semaine dernière pour avoir critiqué sur Twitter une décision de justice, a indiqué mardi son avocat à l’AFP.

Omar Radi, 33 ans, «comparaîtra le 2 janvier en état de liberté», a dit à l’AFP Me Omar Benjelloun, confirmant des informations de presse.

L’avocat n’a pas été en mesure de dire quand exactement le journaliste serait relâché.

Omar Radi a été arrêté jeudi pour un tweet publié en avril dans lequel il fustigeait le verdict d’un magistrat contre des membres du « Hirak », un mouvement de contestation qui a agité le nord du Maroc en 2016 et 2017, condamnés à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison.

Le communiqué de la Jeunesse socialiste

Auparavant, la Jeunesse socialiste avait rendu, vendredi dernier, un communiqué dans lequel elle réclamait la libération pure et simple du journaliste Omar Radi.

Synthèse de ce communiqué.

La JS réclame la libération de tous les détenus d’opinion et d’expression

Tout en exprimant sa «grande inquiétude» et sa «condamnation» de l’arrestation du journaliste Omar Radi pour avoir exprimé son opinion au sujet d’un verdict, la Jeunesse socialiste (JS) «réclame la libération immédiate» du journaliste et de tous les détenus d’opinion et d’expression, journalistes et activistes, arrêtés dans des manifestations pacifiques.

Le journaliste en question a été placé vendredi 28 décembre 2019 en détention pour avoir critiqué une décision de justice sur Twitter, rappelle-t-on.

Des centaines de jeunes ont manifesté, samedi 28 décembre 2019, à Rabat, dénonçant son arrestation.

Dans un communiqué de son Bureau national, rendu public le 30 décembre 2019, l’organisation de la Jeunesse socialiste appelle ses militants (es) à s’impliquer dans toutes les formes de lutte appelant à la libération d’Omar Radi et des autres détenus d’opinion et d’expression».

Elle s’engage dans ce cadre « à accompagner le programme tracé pour ce faire par la commission appelant à la libération de ces détenus».

C’est donc «avec une grande inquiétude et préoccupation» que l’organisation de la JS «suit l’arrestation du journaliste pour avoir publié un tweet sur un site électronique relatif aux verdicts injustes rendus à l’encontre des activistes du Hirak du Rif», lit-on dans le communiqué.

Pour la JS, «la poursuite du journaliste Omar Radi en état d’arrestation sur la base de dispositions du Code pénal, s’inscrit dans le sillage de l’offensive féroce menée contre la liberté d’opinion et d’expression, aggravant ainsi l’ampleur de la défaillance dans laquelle les droits de l’homme sont tombés dans le pays». Cette campagne porte aussi «gravement atteinte aux acquis des forces vives du peuple marocain dans sa lutte pour un Maroc de la liberté et de la dignité », note le communiqué.

Pour la JS, la reprise «du processus de répression de la liberté d’opinion et d’expression, pourtant garantie par les conventions internationales et la Constitution marocaine, et la tentative de faire taire toutes les voix qui critiquent les politiques de l’Etat, en les trainant devant les tribunaux, ne fera qu’augmenter la taille du fossé entre le citoyen et la justice en tant que pouvoir indépendant qui réalise la justice et qui constitue la pierre de base dans l’édification de l’Etat de Droit».

«Tout en exprimant sa condamnation de l’arrestation d’Omar Radi et avant lui d’autres journalistes, activistes et blogueurs pour avoir exprimé leurs opinions», poursuit le communiqué, la Jeunesse socialiste réclame «la libération immédiate» d’Omar Radi et de «tous les détenus d’opinion et d’expression et ceux des mouvements contestataires pacifiques».

Elle appelle pour ce faire ses militantes et militants à «s’impliquer» dans toutes les actions réclamant la libération de ces détenus et d’Omar Radi, dont le procès devra s’ouvrir jeudi 2 janvier 2020.

M’Barek Tafsi

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