L’IRCAM rend hommage à son recteur

Une consécration bien méritée ! L’Institut Royal de la Culture Amazighe vient de rendre hommage à son recteur, le linguiste et professeur Ahmed Boukouss.  Cette cérémonie, qui s’est déroulée lundi 14 novembre dans les locaux de l’institut à Rabat, a été marquée par la présence d’un parterre de chercheurs marocains et étrangers.

En effet, les collègues du professeur Ahmed Boukouss ont profité du colloque international placé sous le thème «de la langue maternelle à la langue de l’école» organisé les 14 et 15 novembre à l’IRCAM à l’occasion de la journée mondiale des enseignants pour lui rendre hommage et saluer sa contribution dans le domaine de la langue et de la culture amazighes.

«Je commencerai par dire que j’ai été surpris par mes collègues du Centre de la recherche pédagogique qui ont décidé d’associer mon nom à cette journée d’étude sur l’enseignement de l’Amazigh», a déclaré le professeur et recteur. «J’en suis fier. Cet hommage en réalité, est un honneur à la langue et la culture amazighes, et à l’ensemble des chercheurs de la communauté scientifique qui travaillent dans ce domaine depuis plusieurs décennies. Je crois que c’est une consécration non pas pour ma personne, mais pour les études amazighes en général», a-t-il confié à Al Bayane.

La langue et l’enseignement amazighs font également partie des thèmes qui ont été abordés lors de ces journées d’études. Dans ce cadre, Abdeslam Khalfi, directeur du centre de la recherche didactique et des programmes pédagogiques estime que «l’intégration de l’enseignement de la langue amazighe date de 2003, mais jusqu’à présent il y’a malheureusement un grand manque d’enseignants puisqu’il y’ en a peu qui exercent. Et pourtant, l’IRCAM a fait un travail colossal au niveau des manuels scolaires, de la formation des enseignants». Selon lui, ce sont plus de 14 000 enseignants que l’IRCAM a formés, mais aujourd’hui, seuls 5000 sont actifs dans les différents établissements du Royaume. «Nous avons environ 4 millions d’élèves dans le primaire, mais ceux qui profitent de l’enseignement de la langue amazighe ne dépassent pas les 400.000», souligne t-il.  L’enseignement de la langue amazighe souffre du manque de ressources humaines qualifiées, notamment les enseignants, encadreurs,  inspecteurs et inspectrices.

Dans l’enseignement supérieur, seules trois universités, à savoir Oujda, Fès et Agadir  ont des départements dédiés à l’Amazigh. «D’ici là, il faut généraliser l’Amazigh dans les universités marocaines. Certes l’IRCAM fait un énorme travail, mais sur le terrain et dans les écoles marocaines, il reste encore beaucoup à faire», conclut-il.

Mohamed Nait Youssef

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