Mexique-USA : La crise migratoire en voie d’être résolue ?

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

Si l’année écoulée a vu les flux migratoires entre le Mexique et les Etats-Unis atteindre des niveaux record puisque ce sont plus de 10.000 personnes qui, ces dernières semaines, ont tenté de franchir illégalement la frontière américaine, force est de reconnaître qu’à l’approche des présidentielles, cette crise migratoire revêt une importance capitale car en ayant trait à la maîtrise des frontières et à l’entrée des immigrés clandestins, elle est un sujet de discorde qui discrédite les démocrates au pouvoir et donne, à leurs adversaires républicains, l’occasion d’exiger un accord sur l’immigration en échange de leur appui à une nouvelle enveloppe d’aide pour l’Ukraine.

Aussi, en déplorant l’inaction du gouvernement fédéral, l’Arizona et la Californie ont fermé certains points de passage pour pouvoir réaffecter, en d’autres endroits, les fonctionnaires qui en avaient la charge et faciliter, ainsi, le traitement des dossiers des migrants et en fermant, provisoirement, la semaine dernière, les voies ferrées sur les ponts d’Eagle Pass et d’El Paso dans l’Etat du Texas du fait d’une « résurgence » des entrées clandestines par les trains de marchandises, la police des frontières entend exercer une pression sur Mexico en donnant un coup d’arrêt au commerce céréalier.

Ainsi, comme l’a rappelé Jérôme Viala-Gaudefroy, chargé de cours à Sciences-Po Saint-Germain-en-Laye et spécialiste des Etats-Unis, « Joe Biden se retrouve coincé (car) d’un côté, il doit répondre aux pressions des républicains qui exigent des mesures plus strictes pour contrôler les frontières et, de l’autre, il essaie d’aller régler le problème à la source ».

Or, ceci est loin d’être une sinécure car « les causes profondes de la migration, notamment les questions de politique locale et d’économie, mais aussi le changement climatique, sont très compliquées à résoudre ».  

Mais, bien que la police des frontières ait affirmé avoir interpelé, entre octobre 2022 et septembre 2023, plus de 2,4 millions de candidats à l’émigration, une caravane pédestre comprenant quelques 10.000 personnes, originaires de 24 pays différents et ayant pris le départ le 24 décembre dernier, de Tapachula, au sud du Mexique, est en route, actuellement, vers les Etats-Unis à la recherche d’un avenir meilleur.

En réponse aux Etats-Unis qui ont demandé à son pays de prendre les mesures qu’il convient pour contenir cet afflux de migrants qui proviennent, essentiellement, d’Amérique Centrale, de Cuba et d’Haïti, le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador a émis le souhait de voir des progrès dans les relations des États-Unis avec Cuba et le Venezuela, ainsi qu’une augmentation de l’aide au développement dans la région.

C’est pour essayer de dénouer cette crise que le secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères s’était rendu au Mexique mercredi dernier et y avait tenu une séance de travail avec son homologue mexicain.

En intervenant au moment où les Etats-Unis et le Mexique s’apprêtaient à entrer dans une année électorale, il semblerait, d’après certaines sources, que la rencontre entre les chefs des diplomaties des deux pays aurait permis de faire des avancées notables en matière de gestion de cette crise migratoire qui perturbait fortement leurs relations bilatérales mais attendons pour voir…

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