«MoMEx», un maillon pour renforcer l’industrie musicale marocaine

Le Ministère de la Culture a lancé dernièrement le Bureau d’Export de la Musique Marocaine «MoMEx». Une première dans le Royaume ! Cette nouvelle institution devra donner plus de visibilité aux artistes marocains et à l’industrie musicale marocaine à l’étranger. Brahim El Mazned, nommé à la tête de ce bureau, revient sur les attributions de ce nouveau bureau. Les détails.

Al Bayane : Pourquoi un Bureau d’export de la musique marocaine ?

Brahim El Mazned : D’abord, les bureaux d’export existent un peu partout dans le monde. Certains  pays  ont même des bureaux régionaux, à l’exemple de l’Espagne où on retrouve le bureau catalan. D’autres pays comme le Brésil ont également des bureaux par région. Au Maroc, c’est une première. Je pense que la musique marocaine est extrêmement riche et c’est une musique qui brillera ailleurs… Toutefois, si on ne mobilise pas tous les moyens nécessaires, entre autres : artistes, la musique elle-même, les professionnels du domaine,  elle ne pourra être exportée  à l’étranger.

Monsieur Sbihi, dont la vision est de défendre les entités musicales marocaines et de donner plus  de visibilité aux artistes à l’étranger… nous  a permis  de travailler sur ce dossier avec d’autres partenaires comme la Fondation Hiba et la Fondation OCP pour mettre en place ce bureau qui permettra de perfectionner la musique marocaine.

Dans cette optique, peut-on parler d’une filière musicale marocaine ?

Non, malheureusement. La musique est en partie dans l’informel, c’est évident.  C’est à dire qu’on est en même temps dans une période d’extrême richesse en  termes de production et de dynamique grâce aux radios et festivals  qui  diffusent  et  donnent plus de visibilité aux artistes marocains et en même temps, certains maillons de la chaîne sont faibles. On peut dire effectivement que les  artistes ont  beaucoup  perdu à cause de la faible vente et de la montée du digital puisqu’on est passé aujourd’hui  à  une consommation  virtuelle.

Je pense que grâce au bureau d’export, les artistes verront les choses changer bien que l’informel occupe aujourd’hui une place importante dans le paysage de l’industrie musicale.

Y a-t-il  un rapport  entre le bureau  d’export et  Visa For Music?

L’industrie de la musique c’est une chaîne. Le Maroc a déjà une vitrine pour exposer la production musicale marocaine avec Visa For Music. C’est un rendez-vous  international. Aujourd’hui, beaucoup  de professionnels  viennent  du  monde entier. C’est un maillon qui permet également d’accompagner la mobilité des professionnels et de renforcer l’export. Evidemment, Visa For Music et le bureau d’export sont  complémentaires. On se réjouit  d’avoir  plusieurs maillons.

Mohamed Nait Youssef

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