Forum international des Jeunes à Tanger
Khalid Darfaf
«Nous resterons toujours porteurs des valeurs et principes basés sur la solidarité, la fraternité tout en faisant fi de toutes les différences afin de lutter contre toutes les formes d’exploitation que subissent les peuples », a souligné le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Mohamed Nabil Benabdallah, vendredi 27 mai, lors de la séance d’inaugurale de la première édition du Forum international des Jeunes qui s’est tenu à Tanger et a été placé sous le thème « Vers un monde digne de sa jeunesse».
Tout en saluant les efforts consentis par la Jeunesse socialiste pour que cet événement grandiose voit le jour, le leader du Parti du Livre, accompagné d’une importante délégation du Bureau politique du Parti, a mis l’accent sur l’importance des questions devant être posées aujourd’hui dans un monde en pleine mutation.
Un monde qui devrait être, en principe, régi par les valeurs de la démocratie, la liberté, la justice sociale et le progrès commun, mais malheureusement ce n’est pas le cas surtout après l’ère post-Covid, a-t-il déclaré avec insistance. Pour le Secrétaire général du PPS, «notre devoir consiste à mobiliser la volonté des jeunes pour bâtir un monde nouveau qui renonce à la violence, les tendances individualistes et toutes les tentatives hégémonistes afin de faire prévaloir des approches collectives».
Cependant, force est de constater que les Etats puissants procèdent à balayer d’un revers de main toutes les valeurs humaines afin d’asseoir leurs hégémonies, comme en témoigne le conflit russo-ukrainien. Abondant dans le même ordre idées, le chef de file du PPS a indiqué que la crise sanitaire a démontré le caractère exigu de l’idéologie libérale ; ce qui donne raison aux visions des partisans du modèle qui prévoit un rôle majeur de l’Etat pour faire face aux effets économiques et sociaux de la crise sanitaire.
Mais, bien pire encore, est qu’au moment où l’on s’attendrait à un changement en matière des orientations des politiques économiques des Etats, l’on constate un retour aux vieux schémas.
Il faut dire, selon l’intervenant, que nous sommes aujourd’hui interpelés à plus d’un titre par ce qui se passe dans le monde d’où la nécessité de se départir d’attitudes négligentes. Ainsi, les organisations des jeunes, et vu la crise de la démocratie représentative ou encore participative, sont invités à poursuivre leurs actions et faire preuve de dynamisme en œuvrant à donner de la vitalité aux Forums afin de raviver le débat et défendre les causes de leurs nations.
Assassinat de Shireen Abou Aqleh : un crime de guerre
Le dirigeant du PPS a soulevé dans ce sens la question palestinienne et les conditions désastreuses dans lesquelles vit le peuple palestinien tout entier, tout en rappelant le rôle médiocre rempli par certains médias occidentaux qui œuvrent à ce que ce conflit soit relégué au second plan. D’ailleurs, a-t-il clarifié, la majorité des médias occidentaux – si ce n’est tous – n’ont point osé qualifier de crime de guerre l’assassinant de la journaliste Sherine Abou Akla. Un crime qui nécessite un recours à la Cour pénale internationale, a-t-il martelé. «Nous ne devons pas être surpris par les positions de certains milieux occidentaux et sionistes. En tant que Marocains et progressistes nous continuons à porter le flambeau de la cause palestinienne et nous devons travailler à ce que cette cause occupe le devant de la scène», a-t-il noté en substance.
Et de préciser que « la finalité consiste à ce que le peuple palestinien recouvre son droit légitime celui d’instaurer un Etat indépendant dont la capitale est Al Qods Al Charif. En termes plus clairs, « le Maroc, à travers toutes ses positions, ne ménagera aucun effort pour soutenir les Palestiniens et restera toujours à leurs côtés », a-t-il conclu.
Falsification des faits historiques
Prenant la parole, Jamal Choubaki, ambassadeur de l’Etat palestinien au Maroc, a mis l’accent dans son intervention sur la centralité de la cause palestinienne pour l’humanité et tous les peuples de la région.
«La paix ne peut avoir lieu et l’humanité ne peut pas avancer en l’existence de l’occupation israélienne qui ne cesse d’accentuer la crise et la discrimination raciale», a-t-il dit.
Alors que les Etats occidentaux se sont contentés du rôle du spectateur, l’Etat sioniste continue de spolier les richesses des Palestiniens, tout en imposant l’état de siège sur Gaza ou encore en procédant à la Judaïsation d’AlQods et la poursuite de sa politique de construction des colonies. Il s’agit, en fait, d’un Etat qui procède à la falsification de l’histoire et la dénaturation des faits. «Des pratiques qui contredisent ses allégations démocratiques», a-t-il asséné. Un tel constat, oblige les pays occidentaux à nous clarifier ce qu’ils entendent réellement par le concept de la démocratie et mettre fin à la politique de deux poids, deux mesures.
Initiatives de solidarité
Par ailleurs, Younes Siraj, Secrétaire général de la Jeunesse socialiste, a souligné dans son intervention le rôle rempli par le Royaume pour la défense de la cause palestinienne et les initiatives de solidarité portées par SM le Roi Mohamed VI à l’égard des Palestiniens. Le dirigeant de la Jeunesse socialiste a rappelé également les positions fermes et historiques du PPS à l’égard de la cause palestinienne.
Sur un autre registre, Younes Siraj a abordé dans son intervention les défis qui guettent l’humanité en appelant à la mise en place des politiques sociales qui valorisent l’être humain, ses capacités, sa dignité et sa valeur. Pour lui, les actions des Etats doivent être orientées davantage vers des secteurs spécifiques, tels que l’éducation, la santé et la protection sociale.
Notons au final que le Forum international des jeunes a entamé ses travaux par l’observation d’une minute de silence en hommage à la journaliste Shireen Abou Aqleh.