Trois questions à Lyliane Dos Santos, directrice de l’Institut français de Meknès
Propos recueillis par Mohamed Nait Youssef
Le FICAM ouvre cette année une prote sur l’avenir en créant un forum consacré au marché du cinéma d’animation. Ce dernier ayant réuni les professionnels du domaine est une occasion pour réfléchir sur l’avenir de la filière non seulement au Maroc, mais aussi dans le continent africain.
Al Bayane : 20 ans, c’est l’âge de la maturité, si n’osons dire. Quel bilan faites-vous de cette aventure si spéciale ?
Lyliane Dos Santos : C’est vrai, 20 ans, c’est d’abord une génération, c’est l’âge de la maturité pour la jeunesse. Les 20 ans du FICAM, c’est d’avoir vu des enfants qui fréquentaient le festival, qui ont été sensibilisés au film d’animation, et qui, maintenant, sont devenus même professionnels. Donc on voit les parcours des jeunes qui ont fait du FICAM une ressource professionnelle, une perspective d’avenir et d’autres qui ont eu le bonheur d’être public et de vivre comme aujourd’hui encore des moments un peu magiques liés au film d’animation.
Aujourd’hui, vous êtes au stade de structuration en mettant les jalons d’une industrie de cinéma d’animation non seulement au Maroc, mais aussi dans le continent africain en créant cette année un forum dédié au marché du cinéma d’animation. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le cinéma d’animation ? Peut-on espérez un jour à une vraie industrie de cinéma d’animation au Maroc ?
On a gardé le contact, malgré les années de la pandémie, sur les relations professionnelles, ainsi que cet esprit de mettre à profit les professionnels y compris dans les rencontres des étudiants. L’idée, c’est aussi de travailler sur une structuration d’une économie de production qui est encore balbutiante au Maroc. C’est vrai, le fait d’avoir créé ce forum professionnel, de permettre à trois producteurs marocains de montrer ce qu’ils font ; c’est très encourageant pour toute une génération ayant les ressources et le potentiel créatif, et qui se dit prête à commencer à produire, à distribuer, à diffuser.
20 ans, c’est peut-être un nouveau départ pour de nouvelles perspectives d’avenir pour le festival qui ne cesse de renforcer sa place sur le calendrier des événements cinématographiques phares dans le monde.
Sur le positionnement international du festival, c’est un positionnement artistique, un positionnement professionnel et c’est aussi un positionnement de la pensée et de ressources partagées. Certes, les expériences se cumulent, s’additionnent notamment en ce qui concerne les droits voisins, les taxes parafiscales et tout ce qui permet de constituer des fonds de soutien, parce que le cinéma d’animation est très couteux.