C’est parti pour un nouveau round du dialogue social! Une reprise des réunions tripartites gouvernement, syndicat et patronat a démarré, hier lundi 5 mars, après une bonne période d’impasse. Si le chef du gouvernement veille à ce que ce dialogue soit vigoureux et fructueux, le son de cloche de la part des centrales syndicales s’annonce houleux. Des menaces de grèves planent à l’horizon, notamment à l’approche de la date de célébration de la fête du travail.
Saâd-Eddine El Othmani promet un nouveau round de négociation du dialogue social permanent et productif avec les partenaires sociaux et ce, conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution. Son ministre de l’emploi, Mohamed Yatim annonce, lui aussi, la possibilité de parvenir à la signature d’un nouvel accord collectif entre le gouvernement et les syndicats avant le 1er mai 2018. Les représentants des quatre organisations syndicales les plus représentatives, à savoir l’UMT, l’UGTM, la CDT et l’UNMT restent méfiants et dénoncent le temps perdu d’un round à l’autre et la réticence du patronat vis-à-vis de leur cahier revendicatif.
La hausse généralisée des salaires, la réforme de la retraite, le respect des libertés syndicales et le respect des engagements prix lors de l’accord du 26 avril 2011 figurent en tête des revendications. Pour Mohamed Kebbaj de la CDT, il est question de revoir à la hausse le SMIG et de l’unifier avec le SMAG appliqué dans le secteur agricole. L’application de l’échelle mobile des salaires dans la fonction publique est une autre revendication non des moindres. Idem pour la généralisation des déclarations CNSS. L’autre point qui risque d’amplifier les divergences des syndicats c’est le projet de loi sur la grève qui devrait être en principe précédé par l’adoption de la loi sur les syndicats. Du côté de la CGEM (confédération générale des entreprises du Maroc), on plaide pour un dialogue responsable. Le patronat reste convaincu de la nécessité de promouvoir le climat des affaires et d’améliorer la compétitivité des entreprises. L’amendement du code de travail est vivement recommandé.
A l’heure où nous mettions sous presse, les représentants des principales centrales syndicales n’avaient pas encore été reçus par le chef du gouvernement. Le suspens reste toujours de mise quant à la réussite de ce nouveau round de dialogue social et de la programmation d’un planning de travail accepté par tous.
Fairouz El Mouden