Une Nouvelle Révolution du Roi et du Peuple s’impose

Soixante-quatre années se sont écoulées depuis le 20 août 1953, date du déclenchement de la révolution du Roi et du Peuple grâce à laquelle l’Empire Chérifien va recouvrer son indépendance après avoir avorté à temps et comme il se doit le complot du protectorat français en connivence avec des notables et caïds autochtones.

La famille royale, sous la houlette de feu le Sultan Mohammed Ben Youssef et de son compagnon de lutte pour la préservation de la souveraineté du Maroc, le Prince Héritier feu Moulay El Hassan, a opté pour l’exil, qui va durer jusqu’au 16 novembre 1955, soient 27 mois passés loin de la patrie, plutôt que de se soumettre au dictat des dirigeants français du temps du protectorat.

Le choix de la famille royale a suscité des soulèvements populaires partout dans les villes et villages du Maroc des années cinquante alors qu’un bon nombre de notables, de caïds et de chefs de confréries ont préféré jouer la carte de l’Etat colonisateur considérant que leurs intérêts personnels seraient préservés plus en se rangeant du côté français.

N’eut été la clairvoyance de la monarchie marocaine en la personne du Sultan Ben Youssef, futur Roi Mohammed V et du Prince Héritier Moulay El Hassan, futur Roi Hassan II, les différentes régions du Royaume Chérifien de l’époque se seraient, peut-être, transformées en départements français d’outre-mer menaçant ainsi l’existence du Maroc qui remonte à la nuit des temps. Pour peu notre pays aurait disparu complètement de la carte géographique du monde.

Heureusement que la monarchie alaouite en symbiose avec certains acteurs du Mouvement National et évidemment le peuple marocain, toutes tribus confondues, ont tenu à l’époque une résistance farouche.

Main dans la main, le Roi, le Mouvement National et le Peuple sont parvenus, manu militari même, grâce à l’armée de libération constituée des hommes et des femmes bénis de la nation, tout au long des 27 mois d’exil de la famille royale en Corse d’abord, puis à Madagascar, à imposer à la France et à l’Espagne de mettre un terme à leur protectorat et à démentir les mauvais calculs des traîtres et ennemis de la patrie.

Aujourd’hui, soixante-quatre années après la Première Révolution du Roi et du Peuple et dix-huit ans après la nouvelle ère du règne inaugurée par l’intronisation de SM le Roi Mohammed VI en juillet 1999, le Maroc, qui traverse une nouvelle crise politique dont la responsabilité est partagée entre les différentes forces politiques, partenaires socio-économiques et certaines institutions étatiques, comme signalé dans le discours du trône prononcé par SM le Roi Mohammed VI, a besoin d’une nouvelle Révolution du Roi et du Peuple susceptible de limiter les dégâts que court le Maroc à cause de la mauvaise gouvernance tant à l’échelon national qu’aux échelons régional, provincial et local.En témoignent les contestations populaires d’Al Hoceima déclenchées voilà déjà une dizaine de mois et qui risqueraient de faire tache d’huile si l’on n’agissait pas vite et efficacement. Aussi faut-il rappeler que l’impunité, toujours de mise, ne peut qu’encourager certains responsables nommés ou élus à continuer de transgresser les textes législatifs et réglementaires régissant à tous les échelons la bonne gouvernance à laquelle postulent sincèrement le Roi, le Peuple ainsi que certains partis politiques, particulièrement depuis l’adoption de la Constitution du 1er juillet 2011.

Le peuple ne compte plus beaucoup sur l’élite politique préfabriquée, toutes obédiences et tendances comprises, pour que le changement soit mis en œuvre. Il compte plutôt sur SM Mohammed VI pour, à nouveau, prendre l’initiative nécessitant l’élaboration d’une carte de route des réformes touchant les secteurs et principalement sur le double plan politique et social pour remédier aux nombreux dérapages administratifs, entre autres.

Des décisions dictées par la conjoncture morose devraient être institutionnellement et urgemment prises.  Ce n’est qu’ainsi que toutes les composantes de la nation vont retrouver la même cohésion qu’en août 1953 et en mars 2009.

Mohamed Khoukhchani

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