Pays-Bas: L’extrême droite fustige «les étrangers»

Les sondages effectués au titre des élections qui auront lieu le 15 Mars prochain aux Pays-Bas pour le renouvellement du Parlement accordent la première place au numéro un du Parti de la Liberté (PVV) le député d’extrême-droite de sinistre mémoire Geert Wilders, un néo-nazi bien connu pour la haine viscérale qu’il voue à l’Islam et aux marocains…

«Si vous voulez récupérer votre pays, si vous voulez faire des Pays Bas un pays pour les Néerlandais, alors votez pour le Parti de la Liberté (PVV)». C’est en ces termes que ce samedi, celui qui a déjà fait l’objet d’une condamnation en décembre dernier pour avoir tenu des propos racistes à l’encontre des marocains, a lancé sa campagne électorale. L’orateur a promis, cette fois-ci,  à la population hollandaise de la débarrasser de la «racaille marocaine» ajoutant, toutefois, pour arrondir les angles, que «bien sûr, ce ne sont pas tous de la racaille mais il y en a beaucoup  qui rendent nos rues dangereuses, principalement des jeunes… il faut que çà change !».

Selon les dernières estimations, le Parti de la Liberté (PVV) pourrait décrocher entre 24 et 28 sièges et devancer, ainsi, de deux à 4 sièges le Parti Libéral (VVD) du Premier Ministre Mark Rutte dans un Parlement qui compte 150 sièges.

Interrogé sur la composition de son électorat, celui-ci a répondu que c’est «chaque néerlandais ayant du bon sens… et heureusement nous avons beaucoup de gens avec du bon sens» ajoutant «les Néerlandais voulant récupérer leur pays voteront pour nous indépendamment de leur éducation ou de leur passé».

Il convient de signaler qu’après avoir appelé à l’interdiction du Coran et à la fermeture des mosquées, Geert Wilders avait été jugé coupable, en Décembre dernier, d’incitation à la haine et à la discrimination.

Menacé tant par Al Qaida que par l’Organisation de l’Etat Islamique, Geert Wilders qui dispose d’une protection policière permanente reste aujourd’hui l’homme politique le plus protégé des Pays Bas.

Martin Bosma, un autre député du Parti de la Liberté et qui se trouve être aussi le bras droit du leader de l’extrême-droite hollandaise Geert Wilders, a déclaré qu’en cas de victoire le PVV nouera des alliances pour former une coalition. Mais ce dernier a reconnu, toutefois, qu’un tel scénario sera très difficile à mettre en œuvre puisque plusieurs formations politiques hollandaises se sont démarquées du PVV après la condamnation de Geert Wilders par le Tribunal pour les propos viscéralement anti-marocains qu’il ne cesse de tenir.

Or, bien qu’il encourait jusqu’à 24 mois d’emprisonnement et 20.000 Euros d’amende, le ministère public n’a requis à son encontre  qu’une amende symbolique de 5.000 Euros pour les propos «insultants» et porteurs de «sentiments très négatifs» dont il a affublé une frange de la population du pays.

Ainsi, bien qu’ayant fait l’objet de plaintes pour incitation à la haine et insultes à la communauté musulmane, l’intéressé avait pu bénéficier d’un non-lieu du moment que l’incitation à la violence ne lui avait pas été imputée. Sa popularité n’ayant donc pas été entamée, le parti de Geert Wilders reste, à l’heure actuelle, le grand favori des prochaines élections législatives aux Pays Bas. Il est pressenti pour remporter 29 des 150 sièges de la Chambre des députés et devancer le parti libéral VVD du premier ministre Mark Rutte.

Ainsi, à moins d’un miracle, les prochains mois risquent d’être «très durs», voire même porteurs de violence, à l’encontre des franges marocaine et musulmane de la société hollandaise.

Nabil El Bousaadi

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