Pendant la quinzaine olympique, l’ombre du Covid-19 plane en permanence sur les sportifs

JO-2022

AFP

Être testé positif au Covid-19? Un scénario cauchemar pour les sportifs en lice aux Jeux olympiques de Pékin qui peuvent, en un claquement de doigts, voir des années de préparation voler en éclats, tout en affrontant la solitude de l’isolement.

Et la nouvelle peut tomber au milieu de la nuit, comme ce fut le cas pour la Belge Kim Meylemans. A son arrivée à Pékin début février, cette spécialiste du skeleton de 25 ans est testée positive au Covid-19 et placée à l’isolement.

Sur Instagram, elle fait part de son désarroi, en pleurs, ce qui ne manque pas de faire réagir. « Un test positif, puis négatif, puis à nouveau positif au milieu de la nuit et un hôtel de quarantaine », assure celle qui avait déjà contracté le Covid-19 début janvier.

Kim Meylemans dit avoir vécu « l’enfer » alors qu’elle avait fait douze tests PCR négatifs en vue de son départ pour la Chine.

Si le nombre de sportifs testés positifs au Covid sur les quelque 3.000 présents à Pékin reste à ce stade inconnu, 429 cas ont été recensés au sein de la bulle sanitaire anti-Covid mise en place autour des Jeux où sont maintenus environ 65.000 participants, sportifs, volontaires, cuisiniers, chauffeurs et journalistes.

Toutes les personnes au sein de cette « boucle fermée » sont dépistées quotidiennement. Les sportifs dont le test est positif sont transférés dans un centre d’isolement s’ils sont asymptomatiques, dans un hôpital s’ils présentent des symptômes.

Dans le premier cas, ils sont testés tous les jours et peuvent sortir de l’isolement à condition de présenter deux tests PCR négatifs consécutifs.

A Pékin, malgré trois tests négatifs consécutifs, Meylemans est restée à l’isolement pendant plusieurs jours avant de pouvoir enfin rejoindre le village olympique et de participer à son épreuve dont elle s’est classée 18e.

Le patineur américain Vincent Zhou a lui dû mettre un terme à son aventure olympique pour cause de Covid, la veille de sa compétition. Soudain, il est privé de l’épreuve qu’il prépare depuis quatre ans, sans qu’il puisse y faire grand-chose.

« Il semble assez irréel que cela m’arrive à moi (…) parce que j’ai fait tout ce qui est en mon pouvoir pour rester épargné par le virus depuis le début de la pandémie. J’ai pris toutes les précautions possibles. Je me suis tellement isolé que la solitude que j’ai ressentie au cours des deux derniers mois a parfois été écrasante », a-t-il lâché, très ému.

Et d’ajouter: « J’ai déjà perdu le compte du nombre de fois où j’ai pleuré aujourd’hui ».

Parmi les sportifs placés à l’isolement, certains se sont plaints de leurs conditions d’hébergement ou de la nourriture. D’autres ont critiqué le manque de communication, comme Meylemans qui a affirmé ne pas savoir ce qui lui arrivait.

Le Comité international olympique a de son côté assuré avoir tenté de répondre aux préoccupations des sportifs.

Le Covid a également failli doucher les espoirs du patineur canadien Keegan Messing, après qu’il eut été testé positif peu avant les Jeux.

Recevant finalement le feu vert des organisateurs, le patineur de 30 ans a vécu un voyage éprouvant, prenant l’avion de Vancouver en faisant escale à Montréal, Francfort et Milan avant d’arriver à Pékin la veille de le compétition.

« Il a été très, très difficile de garder une bonne santé mentale », a confié Messing, qui a terminé 11e de l’épreuve masculine.

Le champion olympique de snowboardcross Alessandro Hämmerle a lui avoué que ses inquiétudes, « super épuisantes », avaient commencé plusieurs semaines avant son départ.

« Avant de venir ici, je ne pouvais pas voir ma famille, ni aucun de mes amis, parce que j’avais peur d’être contaminé et de ne pas pouvoir participer aux compétitions. »

Mais l’Autrichien a également souligné l’avantage d’être isolé au sein d’une bulle –où les sportifs sont encouragés à limiter leurs interactions avec les autres–: pouvoir se concentrer entièrement sur les entrainements.

« Et aussi le fait d’être en Chine, (avec peu) de gens autour, le décalage horaire. Vous éteignez votre téléphone et vous êtes seul. »

Pour Hämmerle, avoir fait face à la pandémie lors de ces Jeux a rendu sa victoire encore plus satisfaisante.

« Nous avons fait beaucoup d’efforts pour (être) ici et le fait de pouvoir rentrer à la maison avec l’or est une énorme récompense. »

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