Pleins feux sur les œuvres intégrales d’Ahmed El Yabouri

Mohamed Nait Youssef

La sortie de l’œuvre complète du critique et écrivain Ahmed El Yabouri est un événement ayant marqué les activités du SIEL. En effet, une rencontre autour de son expérience en tant que critique du roman arabe en général et marocain en particulier a eu lieu, dimanche 4 juin, à la salle Ribat Al Fath. Un pionnier de la critique non seulement au Maroc, mais aussi dans le monde arabe, Ahmed El Yabouri a marqué des générations d’écrivains, d’académiciens et de chercheurs. 

« Ahmed El Yabouri est un homme aux valeurs humaines nobles, dont l’expérience singulière a élaboré une vision du monde. Il est l’un des critiques qui ont mis les jalons de la critique arabe.», a souligné Mohamed Dahi dans un mot d’ouverture au nom d’ Al Madariss, éditrice des œuvres complètes d’Ahmed El Yabouri.

Selon l’intervenant, la  publication de son œuvre intégrale qui se  caractérise par sa qualité  est un hommage à son parcours long et riche. «C’est une reconnaissance symbolique vu son apport ayant enrichi la bibliothèque nationale et arabe.», a-t-il affirmé. 

Pour Najat Lamrini, Ahmed El Yabouri est un pionnier dans les domaines de l’enseignement et de la pédagogie. « C’est un intellectuel authentique, une personne charismatique et l’un des fondateurs de la leçon universitaire. C’est un chercheur discret, chevronné, connu et  reconnu. », a-t-elle rappelé, ajoutant qu’Ahmed El Yabouri est une « lueur de lumière dans le paysage culturel en enrichissant la bibliothèque marocaine. »

Son  style fin et séduisant, Ahmed El Yabouri a laissé une trace indéniable dans le champ littéraire national. 

La praxis critique…

Pour le critique marocain Najib El Aoufi, Ahmed El Yabouri est un professeur et universitaire  ayant marqué  des générations. « C’est un critique pionnier sur tous les plans de la critique. Il est l’un des fondateurs du projet de la critique au Maroc. Il a contribué à verser un nouveau sang dans la presse après l’indépendance. », a-t-il révélé.

D’après lui toujours, le genre du roman surtout marocain a fait l’objet de ses recherches. «Il s’agissait d’une archéologie dans la mémoire de la nouvelle dans un contexte particulier. Il a fait la critique de la nouvelle et du roman en écoutant les textes. La praxis critique est présente dans ses recherches.», a-t-il fait savoir.

Les textes romanesques étaient son champ de travail. Par ailleurs, « La dynamique du texte romanesque » est une référence en matière de la critique marocaine qui a mis de l’équilibre dans un contexte marqué par la modernité de la critique, a-t-il rappelé, ajoutant que son écriture est connue par son économie, loin des redondances, mais aussi par sa finisse et sa maîtrise linguistique.

Une empreinte est profonde dans le champ critique marocain

En outre, Ahmed El Yabouri, dont l’empreinte est profonde dans le champ critique marocain,  est un critique qui met la critique marocaine parmi les priorités à un moment où le grand nombre de critiques ont immigré vers d’autres territoires, conclut-il.

Ahmed Bouhassan a souligné quant à lui que la civilisation marocaine est une civilisation qui s’intéresse à ses hommes et créateurs en précisant qu’Ahmed El Yabouri est l’un des piliers qui ont construit notre histoire littéraire. «Ce sont des intellectuels qui ont marqué notre présent et avenir. Ce retour aux pionniers nous donne confiance en notre culture, patrimoine et civilisation.», a-t-il indiqué.

Pour lui, les chefs-d’œuvre sont des textes fondamentaux, porteurs de valeurs culturelles et humaines. «Ce sont des publications qui vont construire notre littérature et bibliothèque marocaines.», a-t-il affirmé.

Ahmed El Yabouri, une lecture particulière à la critique

«J’ai donné une lecture particulière à la critique marocaine. », a confié Ahmed El Yabouri au public présent dans la salle. Le critique était conscient de la valeur, voire l’importance de la critique dans l’évolution du champ littéraire marocain.

« J’étais conscient que nous avons besoin de s’intéresser à la critique marocaine. Lahbabi m’a poussé à écrire sur la nouvelle marocaine en médisant que je serai le premier dans l’histoire du Maroc a abordé ce sujet.», a-t-il révélé.

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