PLF 2019 : quatre priorités majeures

Le projet de budget 2019 fixe des priorités d’ordres sociales. Le gouvernement veut à travers cet objectif porter l’attention sur le secteur de l’éducation et de l’enseignement, la santé, l’emploi et du dialogue social.

Il s’agit de renforcer le système éducatif pour l’adapter au mieux aux besoins du marché du travail et garantir une meilleure formation à même de permettre une intégration socio-économique des jeunes diplômés. Pour réaliser cet objectif, le projet de budget a revu à la hausse le budget du secteur de l’éducation pour le situer à 68 MMDH en hausse de 5,4 MMDH.  Plus encore, quelque 25.248 postes budgétaires et  15.000 fonctionnaires des académies régionales de l’éducation et de la formation sont prévus dans le cadre de la Loi de Finances. Le budget annonce également la hausse du nombre des bénéficiaires du programme d’aide financière à la scolarisation « Taysir » pour atteindre 2,17 MMDH  au profit de 2,2 millions d’élèves contre 706 mille actuellement.

Une dotation financière de 1,35 MMDH profitera à l’enseignement primaire.  100.000 nouveaux élèves tireront profit de cette hausse. Pour la restauration dans les écoles et des internats le gouvernement prévoit 1,47 MMDH (+750 MDH) en plus de l’augmentation du budget des bourses universitaires de 1,8 MMDH.

Ce même axe mise également sur le renforcement de la protection sociale et la baisse des disparités régionales et territoriales.  Un budget exceptionnel de 27 MMDH a été octroyé pour financer une panoplie de mesures sociales et économiques. Ainsi, dans le cadre du programme de lutte contre les disparités spatiales, le PLF2019 consacre une enveloppe de 3,4 MMDH et plus de 1,8 MMDH pour le lancement de la troisième tranche de l’Initiative Nationale pour le Développement humain (INDH) avec une contribution du budget général à hauteur 1,8 MMDH.  L’allocation de 600 MDH pour le soutien de quelque 90.000 veuves et plus de 155.000 orphelins et 150 MDH pour l’appui de projets en faveur des personnes en situation de handicap est au programme.

Concernant l’effort de préservation du pourvoir d’achat du citoyen, le projet de loi de finances 2019 consacre une augmentation des frais de la caisse de compensation de 4,65 MMDH pour atteindre 17,67 MMDH pour les seules rubriques du gaz butane, le sucre et la farine.

Il est aussi question de favoriser de bonnes conditions d’accès des citoyens aux soins et services sanitaires. 16,3 MMDH ont été alloués au secteur de la santé soit une croissance de +1,6 MMDH. A ce titre ; le PLF 2019 envisage la création de 4.000 emplois, l’augmentation du budget du Régime d’assistance médicale (RAMED) pour atteindre 1,6 MMDH (+300 MDH).

Dans le cadre de l’attention qui sera accordée au dialogue social, le gouvernement consacrerait un budget de 6 MMDH sur 3 ans.

Déficit Budgétaires

Le PLF 2019 s’oriente vers une meilleure maîtrise du déficit budgétaire. Cet objectif s’inscrit en parallèle avec le souci de maitrise du taux de l’endettement et la bonne gestion de la dette publique de l’Etat. Le projet classe la préservation des équilibres macroéconomiques dans la liste de ses grandes priorités.

Investissement Public

L’adoption dans les meilleurs délais de la nouvelle charte d’investissement est aujourd’hui nécessaire pour stimuler l’investissement. La promotion des investissements passe aussi par l’adoption rapide de la nouvelle charte de l’investissement, la mise en œuvre de la réforme des Centres régionaux d’investissements, l’amélioration du climat des affaires et l’appui aux entreprises particulièrement les PME. Le budget d’investissement public sera porté à 73 MMDH, en hausse de 5MMDH par rapport à 2018 (68,2 MMDH).

Réformes institutionnelles

Il s’agit de poursuivre les grandes réformes institutionnelles et structurelles, notamment le parachèvement de la réforme de la justice, la mise en œuvre de la régionalisation avancée, l’accélération de la mise en œuvre de la déconcentration administrative et la poursuite de la réforme de l’administration publique.

Fiscalités qu’est ce qui va changer ?

Le PLF consacre une baisse de -2,5% des impôts applicables aux entreprises, dont le revenu est compris entre 300.000 et un million de dirhams, ainsi que la création d’une contribution sociale solidaire de 2,5 sur les profits réalisés, qui égalent ou dépassent 40 MDH. L’idée est d’encourager les TMPE.

Concernant le soutien des régions, le PLF prévoit une hausse de 5% la part des régions relative à l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu, à laquelle vient s’ajouter une contribution de 8,4MMDH du budget général de l’Etat.

En matière d’IS, le taux qui sera maintenu est celui de 31% et non 32% comme prévu initialement. Le barème progressif qui sera proposé est de 10% pour les bénéfices moins de 300.000 DH, de 17,7% (contre 20%) pour ceux situés entre 300.000 et 1.000.000 dh et donc 31% pour les entreprises réalisant des bénéfices supérieurs à 1.000.000 DH.

L’augmentation du prix de la vignette automobile ne sera pas appliquée comme prévue dans la première mouture du projet de budget. L’Argentier du Royaume a décidé de l’annuler pour cette année. Il était prévu d’augmenter cette vignette de 50 à 500 dirhams selon le véhicule considéré.

Il est prévu par ailleurs, une baisse des délais de paiement, l’apurement des arriérés de TVA et la simplification des fonds de garantie pour améliorer l’accès au financement. S’agissant des recettes des privatisations la PLF 2019 table sur 6 milliards de DH.

Autres mesures fiscales. Un abattement de 50% sur les bénéfices distribués par les Organisme de Placement Collectif Immobilier (OPCI) aux sociétés actionnaires sera appliqué au profit du secteur immobilier. Le projet de budget supprime ainsi l’exonération de l’IR sur la cession des résidences principales occupées durant plus de 6 ans et dont le prix de vente dépasse à 500.000 DH.

 

Inclusion financière

Le nombre de points d’accès bancaires a plus que doublé depuis 2010

Le nombre de points d’accès bancaires a plus que doublé depuis 2010, passant de près de 4.800 points à près de 12.700 en 2017, soit une évolution de 22% par rapport à 2016, selon Bank Al-Maghrib (BAM).

Cette évolution traduit « l’efficacité des efforts des banques » qui ont adapté leur modèle de distribution en diversifiant les formats de points d’accès à travers les intermédiaires en opérations bancaires notamment, indique BAM dans son rapport annuel sur les infrastructures des marchés financiers et les moyens de paiement, leur surveillance et les initiatives d’inclusion financière au titre de l’exercice 2017.

« Ainsi, le réseau bancaire marocain présente une capillarité plus élevée que les pays comparables et proche de celle des pays développés, à environ 25 agences pour 100.000 adultes. Ce niveau est par exemple comparable à celui du Danemark (24 agences) », lit-on dans ce rapport dont la troisième partie a été dédiée, pour la première année, à l’inclusion financière.

Quant au réseau d’agents d’assurance, il a crû d’environ 4% par an depuis 2010, relève BAM, avant d’ajouter que cette performance en nombre de points d’accès « n’est pas uniformément répartie sur le territoire » dans la mesure où cette disparité est accentuée entre le monde urbain et rural suite à la forte concentration des points d’accès en milieu urbain.

« En effet, si la densité bancaire correspond à 1 point d’accès pour 2005 adultes en moyenne, elle n’est que de 1 point d’accès pour 11.049 adultes en milieu rural », explique-t-on.

En outre, « le Maroc comptait en 2016 près de 1.427 agents d’assurance et 446 courtiers, soit environ 6 agents pour 100.000 adultes contre 31 pour le Kenya, 47 pour le Mexique et 219 pour l’Inde », selon la même source.

Par ailleurs, une répartition géographique des comptes fait ressortir qu’à fin 2017, la région du Grand Casablanca-Settat couvre 27% du volume des comptes et 31% de leur valeur globale, suivie par la région Rabat-Salé-Kénitra avec 16% du volume et 15% de la valeur. La région de l’Oriental surclasse, quant à elle, les autres régions en termes d’encours moyen.

S’agissant des crédits bancaires, la région Grand Casablanca-Settat surper forme les autres régions aussi bien en termes de volume (31%), de valeur (54%) que d’encours moyen, selon le rapport.

Le même rapport souligne, par ailleurs, que le Maroc a réalisé des avancées importantes, saluées par de nombreuses organisations internationales, telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ou encore l’Alliance pour l’inclusion financière qui a attribué à Bank Al-Maghrib, lors de son Forum mondial sur les politiques d’inclusion financière tenu à Sharm El Sheikh en septembre 2017, le prix du meilleur membre en termes de mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de la Déclaration de Maya.

Fairouz El Mouden

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