Quand l’art et l’humanisme ne font plus qu’un…

La 10e édition du festival maghrébin du théâtre de Casablanca s’est récemment achevée sur de bonnes notes. Cette nouvelle manche de cet événement de tradition qui était dédiée à l’icône de l’art dramatique marocain, Abdelkader Ababou, a rendu un vibrant hommage au dramaturge et réalisateur national, Abdelmjid Saadallah, ainsi qu’au metteur en scène algérien, Rachid Jrourou.

Cette manifestation théâtrale soutenue par le ministère de la Culture, le conseil de la ville et le théâtre national Mohamed V, a drainé des mordus de l’art dramatique et des intellectuels des trois pays du Maghreb, à savoir la Tunisie, l’Algérie et le Maroc, pays hôte.

Durant un peu moins d’une semaine, les femmes et les hommes du théâtre des trois nations maghrébines ont vécu des instants mémorables de partage, de réflexion et de convivialité. Cette activité, qui a attiré également une large foule de tous les coins du pays, a été marqué par trois volets essentiels, notamment la cérémonie d’hommage de l’algérien Rachid Jrourou et les Marocains Abdelkader Ababou et Abdelmjid Saadallah, en considération de leurs efforts inestimables dédiés à cet art, ensuite, la conférence à laquelle a pris part un parterre de dramaturges, d’intellectuels et de critiques d’art, enfin les représentations théâtrales mises en compétition, dans le cadre de la présente édition.

Il convient de souligner aussi que cette manche s’est particulièrement caractérisée par l’échange fructueux des expériences dans le domaine et surtout la qualité des représentations et de l’organisation de ce festival assurée par l’association Atelier Al Ouaha pour le théâtre de Casablanca. Cette rencontre maghrébine incarne pareillement, de la manière la plus éclatante, le rapprochement entre les pays du Maghreb à ce niveau, au-delà des divergences qui peuvent avoir lieu. La cérémonie de clôture a vu la consécration de la troupe tunisienne de la recherche théâtrale de Monastir, avec la pièce «Chaabata», écrite et réalisée par Soufiane Chabil,  premier prix du festival. Le premier prix de la scénographie est revenu à Ali Ghazali et celui du texte théâtral à Soufiane Naoum, tous les deux du théâtre Ounamir d’Agadir pour leur pièce «Morts-vivants», alors que l’algérien Youssef Taouinte de la troupe mouvement du théâtre, avec la pièce «Des morts en vie» s’adjuge le prix de la meilleure mise en scène.

Il faut dire enfin que la conférence prévue au cours de cette édition, intitulée «le spectacle de théâtre et la problématique de la création», animée par une panoplie d’intellectuels, d’hommes et de femmes de théâtre a été d’une haute pertinence, vu l’importance du choix de la thématique et la qualité des interventions. Plusieurs figures  très connues dans le paysage dramatique national ont fait partie de cette édition, tout au long des axes programmés. Il importe de saluer tout ce beau monde et surtout l’association initiatrice de cet événement annuel qui en est à sa première décennie réussie de bout en bout. Il va sans dire que le créneau choisi pour cette manifestation est en passe de faire des adeptes, au fil des ans.

Saoudi El Amalki

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