Farid Mezouar*
Les prémices d’un ralentissement économique significatif, se précisent notamment après la limitation des déplacements avec l’Espagne et la France ainsi que l’annulation ou le report de plusieurs événements comme l’Auto-Expo. Ainsi, après la mise en place du comité de veille économique, la question se pose sur les mesures potentielles à prendre par anticipation.
En effet, il faut anticiper les premiers couacs et encourager les entreprises à éviter les licenciements secs tout en évitant la diffusion des difficultés économiques en cascades. Surtout, pour le moment, le léger élargissement de la bande de fluctuation du dirham, paraît insuffisant comme mesure.
Ainsi, pour soulager la trésorerie des entreprises, l’État peut permettre un report du paiement des taxes et des impôts de plusieurs mois avec la possibilité de facilités de paiement par la suite. Ensuite, dans certains secteurs comme le tourisme ou le transport, le chômage partiel peut être l’occasion du lancement de formations financées par l’OFPPT. Aussi, en négociation avec le GPBM, un moratoire sur le remboursement des crédits, peut être envisagé. Idem, des crédits de trésorerie peuvent être garantis par l’État avec ou sans plafond.
Par ailleurs, le gouvernement aura certainement à rectifier la Loi de finances, pour tenir compte des nouvelles prévisions de recettes fiscales ainsi que des nouvelles dépenses liées au Coronavirus. De même, de nouvelles hypothèses sont à prévoir au niveau des prix des hydrocarbures et du commerce extérieur ainsi que des flux MRE. Pour sa part, BAM est attendu au niveau d’une détente monétaire exceptionnelle ainsi que d’une baisse significative des taux.
En conclusion, pour limiter les effets économiques négatifs du Coronavirus, le gouvernement aura certainement à activer le dispositif de soutien au secteur privé et à augmenter la cadence des investissements publics. De même, une détente monétaire supplémentaire est attendue.
*(Directeur exécutif de flm.ma)