Sommet virtuel entre Xi et Biden

En plein regain de tensions sino-américaines

Joe Biden et Xi Jinping vont se parler lundi pour tenter d’atténuer les fortes tensions qui opposent les Etats-Unis et la Chine sur Taïwan et d’autres sujets sensibles, et éviter qu’elles ne dégénèrent en conflit.

Cet entretien virtuel, le troisième depuis l’investiture du président américain en janvier, intervient alors que les contentieux s’accumulent entre Washington et Pékin, qui s’affichent chacun fermes sur leurs positions à propos de Taïwan, mais aussi des échanges commerciaux ou encore des droits humains.

Il s’agit, selon un haut responsable de la Maison Blanche, « d’assurer que la compétition ne conduise pas au conflit ». « Nous voulons élever des garde-fous communs pour éviter toute erreur de jugement et tout malentendu », a encore dit cette source, qui n’a pas précisé quels seraient ces « garde-fous ».

Prévue lundi à 19h45 heure de Washington (00h45 GMT mardi), la conversation pourrait durer « quelques heures », a estimé cette source américaine.

Mais tant Washington que Pékin se sont efforcés de tempérer les attentes. La réunion ne devrait pas déboucher sur « des résultats concrets », a averti la Maison Blanche.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangtères Zhao Lijian s’est contenté de dire lundi que les deux dirigeants « auront un échange de vues franc, profond et complet » sur leurs relations bilatérales, à un moment où les relations entre les deux puissances se trouvent à « un carrefour critique ».

Pékin souhaite travailler avec Washington pour « remettre les relations sino-américaines dans le droit chemin d’un développement sain et stable », a-t-il dit.
Joe Biden n’a jamais caché son désir de rencontrer en chair et en os le président chinois, au moment où celui-ci renforce chaque jour son emprise sur le régime, et a critiqué son absence lors de récentes grandes réunions internationales.

Mais il lui faut se contenter d’une nouvelle rencontre virtuelle avec M. Xi qui ne quitte plus la Chine depuis près de deux ans, évoquant des raisons sanitaires.

Si après l’arrivée au pouvoir de M. Biden, le ton a changé par rapport aux emportements de l’ère Trump, dans les faits, la relation entre Washington et Pékin reste extrêmement tendue.

C’est en particulier le sort de Taïwan qui concentre actuellement les crispations, avec encore un vif échange samedi entre le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken et son homologue chinois Wang Yi.
Le premier a « exprimé sa préoccupation concernant la pression militaire, diplomatique et économique continue de la République populaire de Chine contre Taïwan ».

Le second a mis en garde les Etats-Unis contre toute action pouvant être interprétée comme un soutien à « l’indépendance de Taïwan », considéré par Pékin comme une province rebelle à mater, surtout au moment où la Chine veut étendre et affirmer son influence régionale.

Le haut responsable de la Maison Blanche a lui évoqué le « comportement coercitif et provocateur » de la Chine envers Taïwan au nombre des sujets de contentieux, que Joe Biden entend aborder de manière « directe et franche ».
Il s’agit, selon cette source, en particulier des pratiques économiques jugées agressives de la Chine, et des violations des droits humains.

Washington souligne toutefois que les deux grandes puissances pourraient coopérer dans certains domaines, comme la lutte contre le changement climatique.

Cette rencontre virtuelle se tient au moment où Xi Jinping ne cesse de renforcer son emprise sur le régime, comme en témoigne l’adoption jeudi par le Parti communiste chinois d’un texte qui, sous prétexte de célébrer le centenaire du parti, fait surtout l’éloge du président.

Ce texte appelle « le Parti, l’armée et le peuple tout entiers à s’unir plus étroitement autour du Comité central dont Xi Jinping forme le coeur ».

Voilà qui a certainement « cimenté encore davantage » la concentration du pouvoir dans les mains du président chinois, selon le haut responsable de l’administration Biden. « Dans notre esprit, cela souligne encore davantage la nécessité d’un échange au plus haut niveau. »

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