La chambre des représentants n’est pas une simple chambre d’enregistrement, a affirmé, mercredi, la députée Touria Skalli, membre du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme, lors de la séance mensuelle consacrée par la chambre des représentants aux questions de politique générale.
Réagissant à l’intervention du chef du gouvernement à travers laquelle il a annoncé une nouvelle prolongation d’un mois de l’état d’urgence sanitaire, la députée lui a rappelé que les élus de la nation lui avaient demandé il y a longtemps de venir débattre avec eux les différents scénarii de sortie de l’état d’urgence et du confinement, au lieu de venir ce mercredi 10 juin, dernier jour du prolongement, pour leur exposer ce qui a été décidé par le gouvernement, alors que les détails ont été communiqués en pleine nuit de mardi à mercredi.
Et la députée de s’interroger sur l’utilité d’une tel échange au moment où les mesures annoncées sont déjà entrées en vigueur, bien que de telles décisions seraient peut être nécessaires et mûrement réfléchies.
Selon la députée, toute décision n’est juste et rentable que compte tenu de son impact sur les citoyens et de son acceptation par eux.
Au lieu de leur appliquer subitement et sans préparation aucune de telles décisions, ils doivent en être informés et sensibilisés, a-t-elle estimé, faisant savoir que surpris par la sévérité d’une telle décision du gouvernement, nombreux sont les citoyens en particulier dans les grands villes, qui sont mécontents et qui n’ont rien compris.
Après avoir salué les mesures prises sous la conduite de Sa Majesté le Roi et qui ont permis au Maroc de dépasser cette pandémie, elle a rendu hommage aux citoyennes et citoyens et à tous ceux qui ont contribué à cette success-story, qui fait la fierté de tous les Marocains.
En cette période de post-corona, a-t-elle encore souligné, il convient plutôt de se pencher sur les politiques publiques qu’il faut réviser et rénover. Et c’est au gouvernement de donner des signaux allant dans ce sens comme le réclament nombre de partis politiques, a-t-elle ajouté.
La chambre des représentants est une institution respectable et c’est le lieu indiqué du dialogue responsable, à travers lequel les élus écoutent le chef du gouvernement, qui doit également les écouter et les informer, a-t-elle encore dit, laissant entendre que la démocratie requiert le respect du rôle du parlement.
Selon la députée, la situation qu’affronte aujourd’hui le Maroc revêt une dimension sanitaire, une autre sociale et économique et une autre démocratique.
Au plan sanitaire, il convient de permettre aux citoyens atteints notamment de maladies chroniques de reprendre leur traitement (maladies cardiovasculaires, cancer) et dont la situation a été reléguée au second plan durant la période du confinement.
Au niveau économique et social, il importe aussi de permettre aux citoyens de sortir de chez eux pour aller gagner de quoi survivre, a-t-elle ajouté, tout en soulignant la nécessité de ne pas occulter à tout moment la dimension démocratique, qui doit être fortement présente à tous les niveaux. C’est ainsi qu’elle a estimé nécessaire de permettre aux collectivités territoriales de reprendre leurs activités.
M’Barek Tafsi