Un champion de l’export !

Secteur des phosphates

Par Zin El Abidine TAIMOURI – MAP

Les exportations du secteur des phosphates et dérivés poursuivent leur ascension à la faveur de la bonne performance des différentes branches et ce, dans une conjoncture internationale marquée notamment par la perturbation des chaînes d’approvisionnement.

Après deux années teintées par la crise sanitaire au cours desquelles ce secteur a aisément fait preuve de résilience, voilà que les récentes statistiques des échanges extérieurs de l’Office des changes font état d’une performance exceptionnelle.
A en croire ces statistiques, les exportations des phosphates et dérivés ont presque doublé pour atteindre plus de 36,14 milliards de dirhams (MMDH) au titre des quatre premiers mois de 2022 contre 18,19 MMDH à fin avril 2021.
Une performance qui est essentiellement attribuable à l’augmentation des ventes des engrais naturels et chimiques de 13,74 MMDH. Ces ventes ont, elles-mêmes, profité d’un effet prix qui a plus que doublé pour s’établir à 7.541 DH/T à fin avril 2022.

Quid de la production ?  Avec ce rythme de progression croissant des exportations, la production des phosphates, bien qu’elle ressort en repli de 11% au premier trimestre 2022, devrait certainement s’orienter à la hausse afin de booster davantage les profits et gagner du terrain sur le marché mondial.
Il s’agit d’une réelle opportunité à saisir, en particulier avec les sanctions économiques imposées à la Russie, un des grands exportateurs d’engrais. Et pour s’y faire, le Groupe OCP, fort de sa solide performance avec un chiffre d’affaires en progression de 77% à plus de 25,3 MMDH au T1-2022, compte augmenter ses volumes de production de près de 10% en 2022.

Objectif: répondre à la demande sur des marchés à forte croissance où le groupe continue de renforcer sa position de leader mondial.  Phosphates: le défi de la durabilité
Parallèlement à ces performances en termes de production et d’exportation, l’industrie des phosphates, qui la principale composante du secteur minier national, fait face au défi de la durabilité.
D’ailleurs, l’OCP veille à satisfaire la demande de cette matière première nécessaire à toute vie végétale, animale et humaine, tout en minimisant l’impact environnemental.

A cet effet, et comme le précise le groupe sur son site, une série d’actions, comme l’usage de l’énergie verte et le soutien des agriculteurs du monde entier pour qu’ils n’utilisent que la quantité de phosphate dont ils ont besoin, est initiée. Il est aussi question de procédés de réhabilitation et de recyclage mis en œuvre dans les mines du groupe, de l’atteindre la neutralité carbone sur ses sites de production, de la production des engrais de précision adaptés pour réduire les déchets, diminuer l’impact environnemental et améliorer la productivité tout en consommant moins de ressources, en plus de l’investissement dans la recherche et l’innovation.
Et c’est dans la même optique qu’intervient le Plan Maroc Mines (PMM) 2021-2030 qui ambitionne de développer, dans le cadre d’une approche globale, un secteur minier compétitif en faveur d’une croissance durable.

D’après le ministère de la Transition énergétique et du développement durable, ce plan s’articule autour de quatre piliers stratégiques à savoir, le développement d’un tissu d’acteurs compétitifs, la refonte institutionnelle de l’organisation du secteur, le renforcement de l’impact social et du caractère responsable et durable du secteur minier, ainsi que l’adaptation du financement et des moyens juridiques et fiscaux aux nouvelles ambitions du secteur.
Le secteur minier est considéré comme l’un des moteurs de l’industrie et par conséquent de l’économie nationale, au regard de sa contribution au PIB (10% en moyenne), sa part dans les exportations marocaines et sa capacité de créer de la valeur ajoutée et de l’emploi.

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