La Coupe du monde 2030 au Maroc, une opportunité pour le développement de tout le pays

Le PPS au Parlement

Le député Youssef Bayazid, membre du groupe du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants a déclaré, lundi au cours de la séance mensuelle de questions relatives aux politiques publiques adressées au Chef du gouvernement sur le thème : «Renforcer les infrastructures et en faire un levier de développement économique et social», que l’organisation par le Maroc de la Coupe du monde 2030 est une opportunité favorable non seulement pour donner une forte impulsion aux  infrastructures, mais aussi au  développement socio-économique et au processus démocratique du pays.

La Coupe du Monde doit profiter à tout le pays 

Régissant, lundi au cours de la séance mensuelle de questions relatives aux politiques publiques adressées au Chef du gouvernement sur le thème : « Renforcer les infrastructures et en faire un levier de développement économique et social », Bayazid a précisé que ceci nécessite que le gouvernement lance d’énormes projets de construction liés à la préparation à l’accueil de cet événement sportif mondial dans le cadre d’un processus plus large de décollage économique, développe le tissu entrepreneurial et les capacités d’investissement et prenne réellement soin du Marocain et de ses conditions sociales, notamment en matière d’enseignement, de santé et d’emploi, et de garantir son accès équitable à de bons services de base dans les établissements publics. Le gouvernement doit également libérer les énergies de la société, à travers l’élargissement de l’espace d’exercice des libertés, des droits de l’homme et de la démocratie, comme le recommande le Nouveau modèle de développement que ce gouvernement a mis sur les étagères.

L’organisation de la Coupe du Monde doit constituer un tournant positif dans le parcours de développement du Maroc, pour aller de l’avant, outre la réhabilitation des grands stades.

– Et ce dans le but de faire du Maroc un lien stratégique entre l’Europe et l’Afrique, en accélérant le projet de liaison continentale entre le Maroc et l’Espagne et en mettant en œuvre les initiatives royales avant-gardistes envers le continent africain;

– Poursuivre la réalisation des projets structurants du Modèle de développement des provinces du sud;

– Réaliser l’essor souhaité du transport ferroviaire et étendre les lignes de trains à grande vitesse;

– Procéder à l’agrandissement et à l’entretien du réseau routier national, remédier aux dysfonctionnements du transport routier, rehausser l’infrastructure portuaire, remédier aux carences du transport maritime et créer une flotte nationale de marine marchande;

– Réhabiliter et agrandir les aéroports, moderniser leurs services et améliorer le transport aérien;

– Accélérer la réalisation de la transition énergétique dans le pays et mettre en œuvre les projets nécessaires pour assurer la souveraineté en matière d’eau, d’énergie et de santé, conformément à l’approche de durabilité écologique et de préservation des ressources naturelles;

– Réhabiliter et développer des infrastructures touristiques, étendre et renforcer le réseau de communication, renforcer et moderniser l’offre de santé, notamment la réhabilitation de l’hôpital public.

Le député a souligné évidemment que le thème de la séance du lundi 16 décembre est d’une grande importance, car les infrastructures sont liées à la compétitivité économique, à la situation de l’entreprise, à l’attraction des investissements, à l’emploi, à l’accès des citoyennes et des citoyens aux services de base et avec la justice spatiale.

Au sein du groupe du progrès et du socialisme, a-t-il dit, ce sujet est abordé en partant du principe que c’est l’être humain qui doit être au centre du développement, et non l’accumulation de profits.

Abondant dans le même ordre d’idées, il a souligné la nécessité pour le gouvernement d’œuvrer durant le reste de son mandat pour contribuer à faire des projets d’infrastructures un outil d’amélioration de l’image du Maroc aux yeux du monde. Mais aussi rendre ces infrastructures bénéfiques à tous les Marocains, sur un pied d’égalité, après 2030.

Il a également appelé le gouvernement à assumer ses responsabilités pour que les projets d’infrastructures ne creusent pas le fossé entre les régions du pays.

Ainsi, tout comme le gouvernement planifie de grands projets dans les villes accueillant les compétitions de football, il doit également penser à toutes les autres régions, villes et provinces, comme El Jadida, Dakhla, Smara, Tinghir, Guelmim, Tata, Tantan, Zagora, Figuig, Boulemane, Taounate, Taza, Nador, Jerada, Azilal, Beni Mellal, Inzegane, Ait Melloul et Assa Zag, Chtouka Ait Baha, Sidi Ifni, Tiznit, Taroudant, Guercif, Rachidia, Ouerzazate, Khénifra, Midelt, Fqih Ben Saleh, Essaouira, Kelaa des Sraghna, El Hajeb, Sefrou, et toutes les autres provinces dont certaines disposent d’infrastructures très fragiles comme l’ont dévoilé le tremblement de terre d’Al Haouz et les récentes inondations.

Par conséquent, ce qui est en jeu c’est de savoir dans quelle mesure le gouvernement est capable de réaliser les équipements nécessaires pour garantir le bénéfice de toutes les zones enclavées et éloignées, des campagnes et des banlieues des villes, et pour réduire les fortes disparités spatiales. Il n’est plus acceptable en effet que 60 % de la richesse nationale continue d’être concentrée dans trois régions seulement. Ou que des provinces ou des régions entières ne disposent pas d’autoroute ou d’un chemin de fer ou d’un aéroport. Il n’est également plus acceptable que des communes et des Douars restent sans réseau de communication ou sans voies pour leur désenclavement.

Depuis l’indépendance, a-t-il rappelé, le Maroc s’intéresse à la construction d’infrastructures qui ont consolidé sa souveraineté dans divers domaines. Au cours des 25 années de règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, celle-ci s’est considérablement renforcée, grâce à la contribution cumulative de tous les gouvernements successifs, qui ont radicalement transformé le visage du Maroc pour le meilleur et en ont fait une destination d’investissement et touristique compétitive à l’échelle mondiale, à travers la consécration de l’essentiel des investissements publics à la construction d’infrastructures structurantes, sous la forme de ports de premier plan mondial, d’aéroports modernes, de barrages, de routes ordinaires et d’autoroutes, de chemins de fer, de trains à grande vitesse, de zones industrielles et d’infrastructures touristiques, en plus des réalisations pionnières dans le domaine des énergies renouvelables et la localisation de grands groupes internationaux des secteurs automobile et aéronautique.

Nécessite de redresser la situation

Bayazid a en outre indiqué que son groupe attend avec impatience que le gouvernement œuvre pour surmonter la situation qu’il persiste à ignorer et qui concerne notamment les faibles taux de croissance économique (entre 1 et 3 %), en raison de la faible dépendance à l’égard d’une industrialisation moderne. Quant au taux de chômage, il continue de grimper en raison du faible attrait pour les investissements (environ 36 % parmi les jeunes, le nombre de jeunes NEET est passé à 4,3 millions de jeunes). A cela s’ajoutent la grave baisse du pouvoir d’achat des Marocains (82% des familles), l’incapacité à généraliser la couverture santé (8,5 millions de Marocains n’en bénéficient pas), l’augmentation de la pauvreté (4 millions de familles, soit environ 15,6 millions de Marocains, vivent de prestations sociales directes), outre les risques qui menacent les services publics en matière de santé, d’éducation, de services d’eau et d’électricité et d’assainissement liquide.

Cela requiert de s’appuyer sur un rôle stratégique de l’Etat-développeur et sur un secteur public efficace doté d’une bonne gouvernance et l’adoption d’un plan économique qui consolide l’investissement public efficace, tout en s’attaquant à ses défaillances.

  Mais tout cela doit s’accompagner de la contribution fondamentale d’un secteur privé fort, productif, responsable et compétitif, qui a confiance dans un climat des affaires sain. Il est en effet inconcevable de réussir dans la construction des infrastructures sans l’implication significative des entreprises marocaines.

C’est ce qui a amené le député à évoquer l’incapacité du gouvernement à réaliser les progrès annoncés pour que l’investissement privé constitue les deux tiers de l’investissement national et la faillite de milliers d’entreprises sous l’actuel mandat gouvernemental. Il a interrogé a ce propos le Chef du gouvernement sur l’échec de l’assainissement du climat des affaires, alors que le Maroc a reculé dans l’indice de perception de la corruption et dans l’indice de liberté économique, outre les défaillances croissantes dans la gestion d’un certain nombre de programmes et de projets publics, et l’augmentation des cas de corruption dans les espaces économique, politique et financier, comme en témoignent des rapports officiels nationaux. Ce qui nécessite l’assainissement de l’espace public en général, y compris l’espace politique, électoral et institutionnel, contre l’usage de l’argent, la prévarication, la corruption et les corrupteurs pour protéger le développement du pays et son parcours démocratique des déviations dont les répercussions sont sans aucun doute dangereuses pour la société.

Le conflit d’intérêts, manifestation flagrante de la prévarication

En effet, les projets d’infrastructures ne peuvent constituer un véritable levier de développement économique et social, à moins que le gouvernement n’œuvre au renforcement de l’Etat de droit dans le domaine économique et à la lutte contre la prévarication et la corruption, dont l’une des manifestations flagrantes est le « conflit d’intérêts ».

Et le député de rappeler dans ce sens que son groupe avait exprimé à l’époque sa crainte que ce gouvernement fasse de la nouvelle charte des investissements et des systèmes de soutien une nouvelle source de rente et de corruption.

Aujourd’hui, l’opinion publique s’interroge sur la raison de tout ce retard dans la mise en place du système de soutien aux petites et moyennes entreprises, contrairement à la mise en place rapide du système de soutien aux projets que le gouvernement qualifie de stratégiques.

Le mégaprojet de station de dessalement d’eau de mer de Casablanca attribué à une entreprise du Chef du gouvernement

Le député a expliqué dans ce sens que c’est au Chef du gouvernement qu’incombe la responsabilité politique d’apporter une réponse précise, sur les raisons qui ont permis à une entreprise avec laquelle il est lié à obtenir un contrat de dessalement d’eau à Casablanca, avant que ce projet ne reçoive récemment l’approbation du statut de « projet à caractère stratégique» au sein de la Commission nationale des investissements que le Chef du gouvernement préside, afin de bénéficier du système de soutien spécial appliqué à ce type de projet. La même commission, présidée par le Chef du gouvernement, a négocié pour conclure un accord qui comprend l’octroi d’un soutien public et des privilèges pour ce projet, privilèges dont les détails sont inconnus de l’opinion publique.

Et il est probable que le Chef du gouvernement ait des arguments procéduriers qui justifieront cette action, qui s’ajoute à bien d’autres similaires. Oui, c’est au Chef du gouvernement d’exercer son pouvoir réglementaire. Quoi qu’il en soit, cette question comporte des considérations morales et politiques claires dont le Chef du gouvernement doit tenir compte.

En conclusion, l’avancement des projets d’infrastructures, afin qu’ils puissent jouer leur rôle économique et social, nécessite que le gouvernement s’attaque à des questions fondamentales qu’il n’y a pas assez de place ici pour détailler. Pour ce faire, le député s’est contenté de citer l’élément du financement, qui nécessite du gouvernement d’innover et de faire preuve de persévérance, de mettre en œuvre la réforme fiscale nécessaire et de lutter contre l’évasion fiscale, d’activer le rôle du Fonds Mohammed VI d’investissement, de procéder à la réforme du système de partenariat entre les secteurs public et privé et de faire preuve de bonne gouvernance dans la gestion des fonds des comptes spéciaux alloués au renforcement des infrastructures, loin des solutions de facilité consistant à transférer les établissements publics ou à recourir à des emprunts excessifs.

Ce sont là de gros paris, alors soyons tous à l’heure, car le Maroc et les Marocains sont dignes de relever le défi… et capables de le faire, a conclu le député.

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