Une édition exceptionnelle qui a tenu toutes ses promesses !

Gnaoua Festival Tour à Essaouira

DNES à Essaouira Mohamed Nait Youssef

La ville d’Essaouira a vibré, les 3 et 4 juin, sur les rythmes de Gnaoua festival Tour. L’événement organisé cette année sous forme d’une caravane musicale qui sillonnera les villes de Marrakech, Casablanca, puis Rabat, a tenu toutes ses promesses à Mogador, où l’idée du Festival Gnaoua et Musiques du Monde a vu le jour, il y a 24 ans.

Une ouverture en grande pompe

Comme le veut la tradition, la parade d’ouverture regroupant les différentes troupes folkloriques de l’art de gnaoua venues des quatre coins du pays ont fait vibrer les remparts et les lieux emblématiques de la Cité des Alizés, dans une atmosphère rythmée et joueuse tant attendue. En effet, ce bal d’ouverture qui a été marqué par la présence de  André Azoulay, Conseiller de S.M. le Roi et président-fondateur de l’association Essaouira-Mogador, Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Culture, Neila Tazi, directrice de production du festival, ainsi que d’autres personnalités des mondes de la culture et des arts, a annoncé le grand retour du Festival Gnaoua et Musiques du Monde qui prendra son édition habituelle l’année prochaine.

En effet, sous les regards enthousiastes et avides de la foule, la parade aux couleurs vives et rythmes électriques a mis du feu au cœur de la ville ; en franchissant d’abord la fameuse porte de Bab el-Sebâa (Porte du Lion), en passant par la place de l’Horloge, avant d’arriver à la grande scène du festival, située à la fameuse place de Moulay El Hassan. Devant un public assoiffé de la musique.Surtout après deux ans des restrictions sanitaires et des annulations dues à la Covid-19, les mots d’ouverture ont souligné l’importance de soutenir l’art des gnaoua, inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco, en 2019.

Un acquis important à valoriser et à promouvoir vu ses retombées bénéfiques sur la ville et ses artistes ! Dans ce cadre, Bensaid a mis l’accent dans son discours inaugural sur l’importance de ce festival et sa place dans le paysage artistique et musical international. Selon lui, cet événement, dans son format itinérant, œuvre pour la promotion de l’une des composantes majeures de l’identité culturelle et artistique plurielles du Maroc : l’art et la musique gnaoua qui dépassent aujourd’hui les frontières. Le ministre a souligné que son département s’engagera désormais dans le soutien à la fois de l’organisation des prochaines éditions du festival, ainsi que l’action culturelle dans la région.

Gnaoua : une forme de résilience et une consécration mondiale

La musique, la culture et les arts sont une forme de résilience, des passerelles consolidant les dialogues avec les autres. Et cette résilience, lutte et persévérance, indique  Neila Tazi. «Nous sommes très heureux de renouer les liens avec Essaouira et de fêter l’inscription de l’art gnaoua sur la liste du patrimoine culturel et immatériel de l’UNESCO», c’est avec ces mots que la directrice de production du festival, s’est adressée au public présent, ajoutons que ce résultat implorant est le fruit de 25 ans de travail. On a montré au monde, à travers la musique, a-t-elle ajouté, la beauté et la force de notre culture populaire et son rayonnement dans les différents coins du globe. Cette réussite, a-t-elle fait savoir, est le résultat des efforts déployés par l’ensemble des acteurs culturels et parce que  le gnaoua a un lien fort avec la ville d’Essaouira et son public exceptionnel.

De la musique pour irriguer les âmes assoiffées

Qui dit Essaouira, dit la musique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des milliers de fidèles, des mélomanes et festivaliers sont venus pour écouter les belles mélodies et savoureuses fusions des artistes d’ici et d’ailleurs. Il est 20h30. La mythique place de Moulay est déjà pleine. La ville bouillonne. Du jamais vu ! En effet, le concert inaugural a été ouvert par le maalem Abdeslam Alikane accompagnée de sa troupe, Tyour Gnaoua. Par la suite, une fusion ayant réuni le malien Vieux Farka Touré, Aziz Ozouss et Abdeslam Alikane a fait danser le public sur des musiques traditionnelles mélangées avec des rythmes modernes. La fête musicale a continué pendant des heures avec les maalems : Abdellah Akhrraz et Said Boulhimas qui a partagé la scène Jamaaladeen Tacuma Trio. Et ce n’est pas tout. Le fameux lieu, cœur artistique battant de la ville, Dar Souiri, a abrité les concerts inédits des maalems : Najib Soudani, Abdelmalek Kadiri qui ont partagé la scène avec Stéphane Edouard, Naissam Jalal et Mohamed Derouich.

Une clôture aux saveurs des retrouvailles

Un air frais souffle sur la scène. Les publics des différents âges et nationalistes n’ont pas manqué le concert de clôture qui a eu lieu samedi 04 juin, à la place Moulay El Hassan. La magie de la ville et la beauté de la musique séduisent de plus en plus les amoureux de l’art de Gnaoua. La preuve : une pluie d’artistes maâlems gnaoua tels Hossam Guinea qui a partagé la scène avec la mauritanienne Fama Mbaye, Naïssam Jalal, Haile Supreme, Stéphane Edouadr, Aziz Ozouss et Mohamed Derouich, sans oublier bien entendu les maalems et musiciens Abdelaziz Soudani, Lahcen Mhaidi, Mohamed Boumezzough, Hind Ennaira et Yaya Ouattara ont enflammé la foule. D’ailleurs, il faut le rappeler, ce festival est le premier événement à avoir une telle envergure et présence des publics après l’allègement des mesures sanitaires. Les nocturnes ont continué à Dar Souiri en accueillant sur sa scène, les maâlems gnaoua et troupes ; Said El Bourki, Issaoua d’Essaouira, Projet Moktar Gania et Gnawa Soul. La trance  musicale était au rendez-vous!

Quand le public fait l’événement !

«C’est une ambiance de fou. C’est très joyeux, rythmé et convivial ce festival. C’est aussi une joie de voir tant de monde content et festif après le Covid-19 et ses restrictions », nous confie Patrik, un touriste français habitué du festival. En effet, l’une des réussites de ce festival, c’est le public qui ne rate pas le rendez-vous. Ainsi, dès vendredi, des marées humaines ont investi la ville pour fêter le retour de la musique et de la vie aux scènes. Un festival, c’est aussi ses fidèles et ses amoureux !

Il est rappeler que le festival fera escale à Marrakech les 9 juin et 10 juin. Ensuite, Casablanca les 16, 17 et 19 juin. Enfin, Rabat les 23 et 24 juin au théâtre national Mohammed V et cinéma Renaissance.

Étiquettes , ,

Related posts

Top