Vers la fermeture effective de Guantanamo?

Dans un communiqué daté du 15 Août 2016, le Pentagone salue l’acceptation par Abou Dhabi de recevoir sur son sol quinze détenus de la prison de Guantanamo; à savoir, douze Yéménites et trois afghans que Washington ne pouvait pas renvoyer chez eux du fait de la guerre civile qui y règne… «Les Etats-Unis sont reconnaissants au gouvernement des Emirats Arabes Unis pour son geste humanitaire et sa volonté de soutenir les efforts en cours pour fermer le centre de détention de Guantanamo».

En signant, deux jours après son investiture, un décret présidentiel ordonnant la fermeture dans un délai d’une année d’un centre «néfaste pour la sécurité des Etats-Unis et contraire aux valeurs de l’Amérique», le Président Obama s’était engagé à fermer ce centre de sinistre mémoire ouvert par le Président Bush dans une enclave américaine à la pointe Sud-Est de Cuba lors de la croisade qu’il avait décidé de mener contre le terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001.

Soucieux de tenir sa promesse même avec sept ans de retard, le Président Obama aaccéléré, ces derniers temps, les libérations de détenus puisqu’il n’en reste plus aujourd’hui que 61 alors qu’ils étaient 242 lors de son arrivée à la Maison Blanche et qu’il en a accueilli 780 depuis son ouverture par le Président Bush.

Il est à signaler, néanmoins, que la fermeture définitive de ce centre de sinistre mémoire semble quasi-impossible avant la fin du mandat d’Obama car il s’agit de trouver, avant Janvier 2017, un endroit susceptible d’accueillir la cinquantaine de prisonniers «jugés non libérables» par le Gouvernement US et que ceci n’est pas chose aisée.

Il ne faut pas oublier, non plus, que les élus républicains qui sont majoritaires au Congrès bloquent toute initiative au motif que ces détenus ne peuvent pas être jugés par un tribunal classique puisqu’un grand nombre d’entre eux auraient été arrêtés et torturés dans des circonstances que la justice américaine considère comme étant illégales.

Mais s’il est vrai que les détenus qui ont commis des «crimes terroristes» devraient comparaître devant des cours fédérales aptes à juger les affaires liées au terrorisme et purger leur peine sur le sol américain, il n’en demeure pas moins vrai que ceux d’entre eux qui ont été victimes d’actes de torture et de violation de leurs droits devraient pouvoir recevoir réparation. Dans ce cas, les défenseurs des droits de l’Homme qui ne vont pas fermer les yeux vont être prompts à appeler à juger et à punir les commanditaires des actes de torture.

N’oublions pas, enfin, que, dans sa biographie, le Président George W. Bush reconnait avoir lui-même autorisé des simulacres de noyade…

Nabil El Bousaadi

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