Karim Ben Amar
Pour cause de pandémie mondiale liée au nouveau coronavirus, le Maroc a annoncé entre le vendredi 13 mars et le samedi 14 mars, la suspension des liaisons maritimes et aériennes avec les pays d’Europe. Cette décision responsable et courageuse s’est inscrite dans la lutte contre le Covid-19, virus ayant contaminé quelque 2 millions de personnes et fait plus de 121.000 victimes à travers le monde à ce jour. Seulement que des touristes marocains, par milliers se sont retrouvés bloqués dans des pays étrangers pour cause de fermeture des frontières. Contacté par l’équipe d’Al Bayane, des touristes marocains en Belgique se livrent sans détour pour nous raconter leur calvaire. Où sont-ils logés? Comment sont-ils pris en charge? Sont-ils soutenus? Le corps consulaire joue-t-il son rôle dans l’accompagnement de nos concitoyens? Tour d’horizon.
Dès les prémices de l’expansion du nouveau coronavirus, le Maroc a privilégié la sécurité sanitaire de ses citoyens. Entre le vendredi 13 et 14 mars, toutes les liaisons maritimes et aériennes avec les pays d’Europe et de l’État Schengen ont été suspendues jusqu’à nouvelle ordre.
Mais qu’en est-il de nos 18.226 touristes marocains bloqués aux quatre coins du monde? L’équipe d’Al Bayane a contacté des touristes marocains bloqués en Belgique qui sont près de 450, pour avoir davantage d’informations sur leurs conditions de vie en ce temps de pandémie.
Amine, un voyageur invétéré qui devait faire en compagnie d’amis le tour de l’Europe s’est retrouvé bloqué en Belgique et plus précisément dans la capitale, Bruxelles. Le 14 mars, alors que son vol retour était prévu pour le 17, le Maroc a fermé ses frontières avec le plat-pays. «Les touristes marocains en Belgique avec lesquels je suis en contact permanent via les réseaux sociaux etc, se sont sentis comme pris en otage. Les marocains venus pour une visite médicale ou contrôle n’avaient eux aussi plus aucun moyen de regagner la mère-patrie». Et d’ajouter qu’«au début de cette crise, de nombreuses personnes, moi y compris avions cru que cette situation allait durer pas plus de 14 jours, durée de la mise en quatorzaine».
Comme tout le reste du monde, la Belgique a fermé ses hôtels et restaurant, mais aussi les liaisons routières et ferroviaires. «A ce moment-là, nous avons compris que le plus dur reste à venir. Nous n’étions plus en position de respecter nos engagements avec nos employeurs au Maroc. Autre problématique, nos visas allaient expirés».
«C’est tout naturellement que j’ai contacté le Consulat Général du Maroc à Bruxelles. Une dame d’une grande sympathie m’a affirmé que tous les touristes marocains sont pris en charge par le Consulat qui offre le gite et le couvert à ses ressortissants bloqués dans la capitale européenne», a-t-il annoncé.
«Honnêtement, je n’y ai pas cru, mais quelques jours plus tard, n’ayant plus où aller, j’ai contacté de nouveau notre Consulat à Bruxelles. La même dame m’a invité à me rendre à un Hôtel non loin de la gare de Midi pour y séjourner durant cette période de confinement obligatoire. Après avoir communiqué via un courriel le numéro de mon passeport, la date du vol retour, ainsi qu’une copie de mon visa, il suffisait pour moi de me rendre à l’hôtel pour bénéficier d’une chambre », a-t-il attesté.
En se rendant sur l’avenue Stalingrad, non loin de la gare, le fonctionnaire de l’ONE confesse que «Je ne vous cache pas que c’est avec un pied incertain que je me suis rendu à l’Hôtel, je me disais tout simplement: c’est trop beau pour être vrai! Une fois arrivé à la réception, il m’a suffi de présenter mon passeport pour récupérer la clef de ma chambre. Lorsque je suis entré dans la chambre, j’ai vraiment été soulagé».
En plus de toutes les commodités (TV, salle de bains, climatiseurs etc), Amine a été surpris de découvrir que le petit déjeuner était aussi inclus dans l’option. «Tous les marocains logés dans les hôtels bénéficient de la demi-pension, les autres concitoyens sont hébergés chez des familles marocaines qui ont bien voulu les aider».
Pour le déjeuner et le dîner, la générosité marocaine est bel est bien présente, même en temps de pandémie mondiale. «Les familles marocaines, ainsi que les membres du Consulat Général nous livrent des mets délicieux, des plats marocains fait maison. Le vendredi nous avons même droit au Couscous» déclare-t-il le sourire aux lèvres.
En ce qui concerne les ressortissants marocains souffrant de problèmes de santé, le jeune homme de 29 ans a assuré que «les médicaments sont livrés à la personne dans le besoin. Dans cet hôtel, pas plus tard qu’il y a deux jours, le consulat a dépêché un médecin pour une consultation urgente. Mais grâce à Dieu, plus de peur que de mal».
Les représentants du corps consulaire visitent très fréquemment les divers lieux où sont confinés les ressortissants marocains. À cet effet, Amine affirme que le Consul Général du Maroc à Bruxelles, Abderrahmane Fyad a déployé tous les moyens nécessaires pour venir en aide aux ressortissants marocains bloqués pour cause de pandémie.
«Grâce aux délicates attentions du corps consulaire à Bruxelles, nous ne sentons plus «La Ghorba», en contact permanent avec les touristes marocains à Bruxelles, personne n’est laissé à l’abandon.
Contacté par nos soins, Youssef, un touriste marocain hébergé chez une famille d’accueil s’est lui aussi réjoui du dispositif mis en place par les autorités marocaines. « Vraiment, je suis très heureux de voir que notre consulat à Bruxelles se démène pour notre protection et notre intégrité sanitaire».
«Nous ne manquons de rien, même le mal du pays ne se fait pas ressentir. Je suis hébergé dans une famille marocaine originaire de Tanger, tout comme moi, je me sens comme à la maison».
L’exemple de la Belgique, du dispositif mis en place pour venir en aide à nos ressortissants est à saluer. Mais qu’en est-il des autres pays européens, asiatiques et américains ? D’après certains ressortissants sur place, ils sont tout simplement laissés à l’abandon.
(À suivre)