Le cœur battant, tout le peuple marocain suivra avec beaucoup d’intensité la finale de la ligue des Champions entre le WAC et Al Ahly. Les Bidaouis partent avec les faveurs du pronostic, mais gare à l’excès de confiance.
Le complexe Mohammed V prendra des allures de chaudron lors de cette finale qui s’annonce passionnante. Deux grands clubs, le WAC et Al Ahly, fouleront la pelouse avec la même ambition : remporter la coupe. Ce sera la 4eme confrontation entre les deux formations lors de cette compétition. D’abord lors de la, phase de poule ( 2-0 et 0-2), puis en demi finale à Alexandrie (‘1-1). Il est clair que les deux entraîneurs et les 22 joueurs seront mis à rude épreuve, mais toute la pression pèsera sur les Bidaouis qui n’auront pas le droit à l’erreur, surtout qu’ils font un grand pas vers le sacre en tenant en échec leurs adversaires qui n’auront rien à perdre pour se lancer dans la bataille. Houcine Ammouta, l’entraîneur des Rouges, sait qu’il joue une carte maîtresse dans sa carrière. Une victoire le porterait aux nues et c’est ce qu’il cherchera, ce soir avec la complicité de ses poulains et l’appui du public. En meneur d’hommes, il saura trouver les mots justes pour motiver sa troupe. Certes, il sera privé de Amine Attouchi, expulsé au match aller, mais il comptera sur Achraf Bencherki, auteur du but égalisateur à Alexandrie, et qui confirme au fil des matchs son statut de star.
Trio de charme
Le gardien Laaroubi est un gardien qui a gagné en assurance et qui devra continuer sur cette voie pour contrecarrer les velléités des Egyptiens. Le mur défensif qui sera mis en place devant lui est composé de joueurs qui ont pris des galons, à savoir, le vétéran mais non moins expérimenté Youssef Rabeh qui assurera son rôle de stabilisateur aux côtés de Noussair, Watara et Gaggarine. En milieu de terrain, le trio de charme Nakkach- Saidi- El Karti ont une bonne vision du jeu. Leur rôle est primordial dans le schéma tactique de Amouta : fournir le maximum de ballons aux attaquants qui se mettent en évidence, en l’occurrence, El Haddad et Bencharki. Des attaquants percutants qui ont montré de belles choses lors de cette compétition. Les Egyptiens, quant à eux, n’auront aucune pression et joueront en contre. Un Walid Azzaro, leur nouvelle recrue, transfuge du DHJ , en possession de tous ses moyens, sera un véritable poison qu’il faudra surveiller de près. Auteur d’un hat trick face aux Tunisiens en demi finale, il est capable de renverser la situation. L’entraîneur Hassan El Badri, comptera également sur son latéral Ali Maaloul, un joueur offensif. S’il est aligné, après sa blessure, il sera d’une grande utilité pour les attaquants. Rami Rabiaa, Rami Bedoui et Naguez, seront dangereux en contre. Le public n’aura, donc, d’yeux que pour les Rouges, qui jouent leur 3eme finale, et son soutien sera crucial. Les Wydadis n’ont remporté qu’un seul sacre en 92 contre huit pour les Egyptiens. La différence est de taille.
Abdeslam Bilali
Houcine Ammouta, vers un exploit «Made in Morocco»
Le «Made in Morocco» arrive dans le football et le mérite revient au Wydad de Casablanca et son entraîneur Houcine Ammouta, qui pourrait devenir le premier technicien national à emmener un club marocain au succès en Ligue des Champions de la CAF.
Le jeune coach et ses onze titulaires, tous aussi Marocains, sont à un pas d’écrire l’Histoire, s’ils parviennent à franchir sans embûche l’obstacle des Cairotes d’Al-Ahly, samedi prochain au complexe Mohammed V (aller 1-1 à Alexandrie).
Discret et méthodique, Ammouta, 48 ans, intégrerait le cercle bien fermé des entraîneurs ayant remporté un titre dans deux compétitions continentales différentes, à l’instar de l’Egyptien Mahmoud El-Gouhary et du Tunisien Faouzi Benzerti, deux monstres sacrés du football africain.
En 2010, l’ancien attaquant international arracha la Coupe de la Confédération avec le FUS de Rabat, lançant sur les chapeaux de roue une bien prometteuse carrière sur le banc. Ce qui fut fait. Il confirmera tout le bien qu’on pensait de lui en prenant la direction du club qatari d’Al-Sadd, avec lequel il a enlevé plusieurs trophées.
Sans beaucoup de bruit, ni tapage médiatique, l’enfant de Khémisset s’est frayé son bonhomme de chemin. Aujourd’hui, il s’apprête à franchir un palier décisif, dans le cas où il offrira une deuxième étoile africaine au Wydad de Casablanca, après un quart de siècle de disette.
Quand il a atterri au centre sportif Mohamed Benjelloun, en janvier 2017, pour succéder au Français Fabrice Desabre, Ammouta a été froidement accueilli par les supporters, qui ne voyaient pas en lui l’homme de la situation, malgré une carte de visite bien garnie au Maroc et au Qatar.
Quelques mois plus tard, on le met sur un piédestal après avoir emmené les Rouge et Blanc à leur quinzième titre de champion national. Quoi de plus gratifiant pour fêter le 80ème anniversaire du «Wydad de la Nation».
Passée l’ivresse de la gloire, on retrouve la cruauté d’un monde de football de plus en plus impitoyable et ingrat. A cause d’un début raté en championnat et une élimination en quart de finale de la Coupe du Trône, le Zemmouri est à nouveau voué aux gémonies.
Ammouta est, en quelque sorte, sur le point de prendre la revanche d’une lignée d’entraîneurs nationaux qui ont bravé le scepticisme général et le manque de considération des leurs avant de briller sur la scène continentale.
En 1996, Abdelkader Youmir conduisit le Kawkab de Marrakech à la première victoire marocaine en Coupe de la CAF. Ensuite, Mhamed Fakhir décroche, en 2005, avec l’AS FAR la deuxième édition de cette compétition dans sa nouvelle forme, baptisée Coupe de la Confédération à compter de 2004.
Rachid Taoussi, qui a offert au Maroc son unique Coupe d’Afrique des Nations des juniors en 1997, sera l’artisan de la marche victorieuse, en 2011, du Moghreb de Fès dans la même compétition, conservant le titre détenu, alors, par le FUS de Rabat du même Ammouta.