Xi Jinping rencontre les dirigeants saoudiens

Avec de gros contrats à la clé

Le président chinois Xi Jinping rencontre jeudi les dirigeants d’Arabie saoudite, au deuxième jour d’une visite qui devrait voir la signature de contrats chiffrés en milliards d’euros entre le géant asiatique et la riche monarchie pétrolière du Golfe.
Cette visite à forts enjeux géopolitiques a été critiquée par les Etats-Unis, alliés traditionnels du royaume saoudien, qui a entrepris ces dernières années d’élargir ses partenariats économiques et politiques.
Une vingtaine d’accords d’une valeur de plus de 110 milliards de riyals saoudiens (27,8 milliards d’euros) devraient être annoncés dans la journée, a indiqué la chaîne de télévision d’Etat saoudienne, Al-Ekhbariya.
Jeudi, le président chinois a été accueilli par le puissant prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, 37 ans, au palais royal de Ryad, où il doit aussi rencontrer le roi Salmane, monarque âgé de 86 ans et malade.
Après une poignée de mains, les deux hommes ont écouté leurs hymnes nationaux avant d’entrer en discutant à l’intérieur du palais Yamamah, selon des images télévisées en direct.
Xi Jinping est arrivé mercredi après-midi à Ryad, où il participera aussi à un sommet avec les dirigeants des six Etats du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), riches en hydrocarbures, et un autre avec des dirigeants de pays arabes.
Pékin étant le premier importateur de pétrole brut saoudien, l’énergie devrait figurer en tête du menu des discussions entre la Chine, deuxième économie mondiale, et le plus important exportateur d’or noir.
Mais le prince Mohammed voit aussi la Chine comme un partenaire potentiel dans le cadre de son ambitieux programme de réformes, visant à réduire la dépendance du royaume au pétrole.
Les entreprises chinoises pourraient ainsi se voir attribuer des contrats dans les nombreux projets en cours, notamment à NEOM, une ville futuriste de 500 milliards de dollars, ayant recours à la reconnaissance faciale et aux technologie de surveillance, dont la Chine s’est fait une spécialité.
Les entreprises saoudiennes et chinoises ont déjà signé mercredi 34 accords d’investissement dans les domaines de l’hydrogène vert, les technologies de l’information, le cloud computing, le transport et la construction, a rapporté l’agence officielle SPA, sans révéler leur montant.
Les échanges commerciaux entre les deux pays ont totalisé 304 milliards de riyals saoudiens (76,9 milliards d’euros) en 2021, et 103 milliards de riyals saoudiens (26 milliards d’euros) au troisième trimestre de 2022, a ajouté SPA.
La visite « contribuera à accélérer le rythme de la coopération économique » entre les deux pays, a assuré le ministre saoudien de l’Investissement, Khaled al-Falih, cité par SPA.
Xi Jinping doit également s’entretenir avec les autres chefs d’Etat arabes attendus à Ryad pour le premier sommet sino-arabe.
Parmi les dirigeants ayant confirmé leur participation figurent le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi, le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani, le président tunisien Kais Saied, le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch et le Premier ministre intérimaire libanais Najib Mikati.
La visite de Xi Jinping, considérée comme la « plus grande activité diplomatique entre la Chine et le monde arabe » par Pékin, n’a pas manqué de faire réagir les Etats-Unis, partenaire militaire stratégique des pays du Golfe.
La Maison Blanche a mis en garde mercredi contre « l’influence que la Chine veut gagner dans le monde entier », estimant qu’elle n’est de pas nature à préserver « l’ordre international ».
Les relations historiques entre les Etats-unis et l’Arabie saoudite se sont tendues ces dernières années, notamment sur la question des violations des droits humains dans le royaume ultraconservateur.
Le refus de l’Arabie saoudite d’augmenter la production de pétrole pour limiter l’envolée des prix, provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine en février dernier, a également provoqué l’ire de l’administration américaine.

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