«Le marché des capitaux et l’économie réelle»

Coin de l’expert

Farid Mezouar*

Est-ce que le marché est déconnecté de l’économie réelle?

Je vais répondre par la négative à cette question même si plusieurs progrès sont à faire. Ainsi, selon l’AMMC, les émissions obligataires en 2020 ont atteint 28,5 Mrds DH en hausse de 9,7%. Aussi, selon la TGR, le Trésor a eu recours au marché des adjudications pour un montant net de 43,6 Mrds DH contre 11 Mrds DH un an auparavant. Enfin, les émissions de TCN ont certes reculé de -28,5% mais le montant levé est de 44,6 Mrds DH. La seule ombre au tableau est celle des levées de fonds propres en Bourse qui ont atteint 3,8 Mrds DH en baisse de -62%. Toutefois, ce manque a été comblé par les autres sources de financement car après leur démarrage, les OPCI ont affiché un actif net de 6.094 MDH. Aussi, celui des OPCC a avancé de 13,6% à 1.055 MDH alors que l’encours des FPCT a grignoté 0,5% à 9.522 MDH.

Comment expliquer donc ce sentiment du grand public?

Pour ce sujet, je pense à deux principales approximations. La première est celle de l’assimilation de la Bourse aux Business Angels ou aux plateformes de crowdfunding. En effet, la Bourse ne finance que les projets proches de la maturité avec un business plan réaliste et clair en plus d’une taille minimale. La seconde approximation est celle du reproche de non financement des infrastructures. Or, la Bourse n’est pas responsable de ce choix car l’Etat-actionnaire sollicite rarement le marché à ce niveau, préférant des prêts auprès des institutions multilatérales. D’ailleurs, la cotation de Marsa Maroc, l’a aidé pour sa croissance à Tanger Med II.

Est-ce que le marché peut participer à la relance?

Tout à fait. D’ailleurs, la stratégie 2021 de l’AMMC pour faire participer le marché des capitaux à la relance économique, a résumé les différentes pistes possibles. Il s’agit notamment de l’essor de nouveaux instruments de financement comme la titrisation, les OPCC et les OPCI. Ces instruments permettent aux entreprises d’alléger leurs bilans et de disposer de liquidités. Aussi, la dette privée est une solution de financement viable surtout en cas de renforcement du rôle du représentant de la masse obligataire ainsi que de la promotion de la notation des émetteurs.

*(Directeur exécutif de flm.ma)

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