ARMCDH : projection du film  »De quelques événements sans signification »

L’Association des Rencontres Méditerranéenne Cinéma Droits de l’Homme – ARMCDH organise dans le cadre des Jeudis Cinéma Droits Humains du mois de mai 2021, la projection virtuelle du long métrage documentaire et œuvre majeur du réalisateur marocain Mostafa Derkaoui,  »De quelques événements sans signification » sorti en 1974, du jeudi 27 mai au jeudi 3 juin 2021, sur la plateforme cinéma virtuelle films.armcdh.ma

Léa Morin, Curatrice et chercheuse indépendante,  co-fondatrice et directrice de l’Atelier de l’Observatoire (art et recherche) à Casablanca et ancienne programmatrice et directrice de la Cinémathèque de Tanger et Ahmed Boughaba critique de cinéma et journaliste seront présents en live pour débattre autour de ce chef d’œuvre du cinéma marocain le vendredi 28 Mai 2021 à 20h00 sur la page facebook de l’ARMCDH www.facebook.com/armcdh.

En effet,  »De quelques événements sans signification  », un film avant gardiste, interdit, censuré et longtemps perdu du cinéma marocain qui questionne le rôle du cinéma et des artistes à une période d’oppression politique.

Casablanca, 1973 : un réalisateur prépare un tournage, mais désireux de prendre en charge le cinéma de son pays, parcourt les rues de la ville, interrogent les passants sur ce que pourrait et devrait être le cinéma marocain. Les réponses fusent, contradictoires, à l’image des personnes interrogées. Les membres de l’équipe de tournage discutent : ils s’efforcent de construire la théorie d’un cinéma national indépendant, entre expérimentation formelle et représentation sociale, exemples cosmopolites et rejet de l’écrasant regard français. Mais au cours de leurs repérages surgit un jeune homme qui les fascine, et dont le destin se nouera alors même qu’ils regardent ailleurs. Soulignant les apories du cinéma national aussi bien que la violence qu’engendre la misère sociale, De quelques événements sans signification, après une unique projection parisienne en 1974, fut immédiatement censuré et longtemps cru disparu. Derkaoui y construit une esthétique de la focale longue, habituellement propre au documentaire, pour brouiller les repères entre les niveaux de réalité de son film ; la bande-son, avec son free-jazz virevoltant en contrepoint aux rares images de violence du film, achève de confondre toute lecture univoque. Car De quelques événements sans signification n’est rien moins qu’une critique des ambitions du cinéma par les armes mêmes du cinéma, un film qui n’a de cesse de relancer la question qu’il pose : que peut véritablement la caméra ?

Mostafa Derkaoui est un cinéaste, pionnier du cinéma moderne marocain. Né en 1944 à Oujda, il obtient un baccalauréat en philosophie et poursuit des études au Conservatoire d’Art Dramatique de Casablanca avant de rejoindre, en 1965, l’Ecole Supérieure Nationale de Cinéma et de Théâtre de LODZ en Pologne dont il est lauréat en réalisation. En 1973, Mostafa Derkaoui rejoint le Centre Cinématographique Marocain d’où il démissionne en 1975. Il avait fondé en 1974 avec son frère Abdelkrim Derkaoui, et Larbi Belakkaf la société  » BASMA- PRODUCTION  » puis la société ‘’ART 7’’ en 1980. Il fût nommé en septembre 2000, président du Jury au Festival du Cinéma Africain à Khouribga. Les films de Mostafa Derkaoui incluent notamment ‘’ De quelques événements sans significtion’’ (1974) ‘’Les beaux jour de Shehrazade’’ (1982), ‘’Titre provisoire’’ (1984), ‘’le doux murmure du vent’’ (1990) ‘’Fiction première’’ (1992), ‘’Les septs portes de la nuit’’ (1995), ‘’Je’’ (1995), ‘’La grande allégorie’’ (1995), ‘’Les amours de Haj Mokhtar Soldi’’ (2001), ‘’Casablanca by night’’ (2003) et ‘’Casablanca day light’’ (2004).

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