L’effet boomerang de la lettre

Quand on disait que la flambée des produits alimentaires crucifiait le pouvoir d’achat des populations, notamment les plus démunies, ce n’est pas un slogan creux qui démentirait ce constat désolant, encore moins les sorties mièvres qui se hasardent à éluder la vérité saillante, parmi même le clan de la majorité.

De surcroît, lorsqu’on fustigeait l’incapacité de l’Exécutif à enrayer la hausse inexpliquée qui taraude les ménages marocains, ce n’est pas non plus la réplique des domestiques du patron qui aurait fragilisé les arguments des protestataires. En  fait, au lieu de puiser dans un lexique scrupuleux pour éluder l’inaction face à l’inflation, ces serviteurs à la solde du boss, versent dans un jargon bas, en rupture avec la réalité quotidienne.

On s’en prend de façon impropre au chef de parti en question, grignotant dans son passé que d’aucuns sont persuadés que ce fut une éviction infondée et que ce n’était en vérité, qu’un règlement de compte, alors que la lettre ouverte s’est limitée aux actes et non à la personne de la primature.

A dire vrai, tout en se précipitant à jouir de la bénédiction du grand Manitou, ses agents se sont adonnés sans vergogne, à la menterie, en prétendant que la missive publique ne comportait pas de suggestions ni d’alternatives au marasme structurel qui détériore la capacité de consommation des citoyens.

Pire encore, ils se livrent à la fuite en avant, en considérant que la flambée des tomates et des oignons est «dérisoire» par rapport aux engagements majeurs avancés, lors de la campagne électorale. Ceci étant, il est constaté que jusqu’ici, après près de dix huit mois de règne, largement conforté par une coalition numérique pharamineuse, ces prétentions mettent beaucoup de temps à se profiler, si ce n’est l’Etat administré par la Monarchie à merveille, a su gérer d’abord la période épidémique, ensuite s’attaquer au chantier qu’est la protection sociale dont les jalons sont en passe de prendre forme.

A priori, tel qu’on pourrait le dire, sans se faire contredire, un gouvernement à connotation «hommes d’affaires», ne saurait jamais être celui des questions purement sociales, le social étant l’ADN d’entités dont la vision et la raison d’être supposent la préoccupation sociale en permanence.

Au fait, quand on se permet de «minimiser» la crise de faim qui sévit de plein fouet, dans une société à cours de moyens rudimentaires de vie, comme dit le rapport du haut-commissaire au plan, il y a lieu d’affirmer que c’est l’illustration sans ambages de ce manquement social criard… Le concepteur de la politique mercantiliste anti-populaire, ferait bien mieux de confier la tâche de réponse aux lettres à des sages et non à des «jeunots» qui finissent par le couvrir de ridicule. C’est autant dire que la riposte se fait subir l’effet boomerang de ses envoyeurs !

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