L’OMS veut évacuer l’hôpital Al-Chifa devenu «zone de mort»

Agression sioniste contre Gaza

L’hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza est devenu une « zone de mort », a dénoncé l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui veut évacuer les derniers patients, alors que l’armée sioniste « continue à étendre ses opérations » contre le peuple palestinien.

Par ailleurs, au 44e jour de l’agression barbare sioniste, le Qatar, qui mène une médiation, a affirmé dimanche qu’il ne restait que des obstacles « mineurs » avant un accord.

Samedi, une équipe de l’OMS et d’autres experts de l’ONU, a pu mener une mission d’une heure au sein de l’hôpital al-Chifa, devenu une « zone de mort » où la situation est « désespérée » en raison du manque d’eau, d’électricité, de médicaments, de nourriture et de matériel médical.

Selon l’OMS, 2.500 personnes déplacées, qui avaient trouvé refuge dans cet hôpital, l’ont quitté samedi après en avoir reçu l’ordre par les forces d’occupation, ainsi qu’un certain nombre de patients et de personnels médicaux.

L’immense complexe hospitalier hébergeait encore samedi 25 soignants et 291 patients, dont une trentaine de bébés dans un état critique, 22 patients sous dialyse et deux en soins intensifs, selon l’OMS.

L’organisation a affirmé préparer avec ses partenaires « des plans pour l’évacuation immédiate des patients restants, du personnel et de leurs familles » vers d’autres hôpitaux de Gaza.

Mohammed Zaqout, directeur général des hôpitaux de la bande de Gaza, a annoncé dimanche à l’AFP l’évacuation de 31 bébés prématurés de l’hôpital.

« Trois médecins et deux infirmiers les accompagnent » et « des préparatifs sont en cours pour les évacuer vers l’Egypte » via le terminal de Rafah, l’unique ouverture sur le monde du territoire palestinien qui ne soit pas aux mains d’Israël, a-t-il ajouté.

L’armée sioniste, qui a investi mercredi matin l’hôpital, prétend sans aucune preuve que ce dernier abritait un repaire des militants de la résistance palestinienne installés notamment dans un réseau de tunnels.

Les combats entre Israël et la résistance, classée organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël, se concentrent dans le nord du territoire, notamment dans la ville de Gaza, transformée en champ de ruines.

L’armée sioniste a affirmé continuer « à étendre ses opérations dans de nouveaux quartiers de la bande de Gaza », comme les zones de Jabaliya et de Zaytoun, dans le nord du territoire.

Sur des images non datées, on voit des soldats israéliens se déplacer et tirer dans un milieu urbain très dense, au milieu d’immeubles abîmés.

Dimanche, l’armée a annoncé la mort de trois soldats dans la bande de Gaza, portant à 62 le nombre de militaires tués dans ce territoire depuis le 7 octobre.

En représailles, l’entité  a juré dr se venger des civiles palestiniens.

« Nous recevons des images effroyables de nombreux morts et blessés encore une fois dans une école de l’Unrwa qui abritait des milliers de déplacés », a indiqué le patron de cette agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini, exigeant que « ces attaques » cessent.

Samedi soir, le gouvernement du Hamas a annoncé que 12.300 Palestiniens avaient été tués dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre, dont plus de 5.000 enfants.

Selon l’ONU, plus des deux tiers des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés par l’agression barbare des forces sioniste dans la bande de Gaza, soumise à un « siège complet » depuis le 9 octobre, qui a coupé les livraisons de nourriture, d’eau, d’électricité et de médicaments.

La plupart des Palestiniens déplacés ont fui vers le sud du territoire en emportant le minimum et tentent de survivre dans le froid qui s’installe.

Mais des frappes ont également lieu dans le sud de la bande de Gaza. Dans la nuit de vendredi à samedi, un bombardement a ainsi fait 26 morts dans la ville de Khan Younès, d’après le directeur de l’hôpital Nasser.

Dimanche, le Qatar, qui mène une médiation, a affirmé qu’il ne restait que des obstacles « mineurs » dans la négociation pour un accord sur la libération d’otages entre Israël et le Hamas, sans toutefois fournir de calendrier.

« Les défis qui subsistent dans les négociations sont très mineurs (…) Ils sont plus logistiques, ils sont plus pratiques », a déclaré le premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors d’une conférence de presse à Doha au côté du chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell.

La Maison Blanche avait affirmé samedi « continuer à travailler dur » pour parvenir à une ébauche d’accord.
« Et en Israël, la pression s’accentue sur le gouvernement pour obtenir la libération des otages, retenus dans la bande de Gaza depuis plus de six semaines.

« Toutes les familles » ont obtenu de rencontrer lundi soir « l’ensemble du cabinet de guerre » israélien a affirmé samedi le Forum des familles des otages et disparus.

« Ramenez-les à la maison, maintenant. Tous », avaient clamé samedi au milieu d’une marée de drapeaux sionistes des milliers de manifestants à Al-Qods.

Les tensions sont aussi vives en Cisjordanie occupée où au moins deux personnes ont été tuées dimanche par l’armée israélienne, selon le Croissant-Rouge palestinien.

Depuis le 7 octobre, plus de 200 Palestiniens ont été tués par des colons et des soldats sionistes dans ce territoire, selon le ministère palestinien de la Santé.

Dans une tribune publiée par le Washington Post samedi, le président américain Joe Biden a menacé d’interdire de visa aux Etats-Unis les colons « extrémistes qui attaquent des civils en Cisjordanie ».

M. Biden, dont le pays est un allié-clé de l’entité, a appelé par ailleurs à une future réunification de la Cisjordanie et de la bande de Gaza sous une « Autorité palestinienne revitalisée ».

Pour le président américain, « une solution à deux Etats est le seul moyen d’assurer la sécurité à long terme. »

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