Quand on disait que le chef du gouvernement manquait de tact politique, les moult bourdes qui entachent ses sorties ne font que certifier ce constat. Récemment encore, une coquille à grosse dérision lui échapper sans s’en rendre compte, en évoquant une anecdote survenue lors de son périple à Tata.
En fait, il s’esclaffait devant l’assistance : « Vous savez, depuis que les 500 dhs de l’aide directe envahissent les foyers démunis, les investisseurs qui viennent de Kénitra et autres, ont toutes les peines du monde à trouver de la main d’œuvre ! » disait-il tout auréolé comme si la bourse dérisoire et souvent inabordable pour une multitude de formalités laxatives, suffisait à la subsistance des populations.
En pondant cette bavure, le chef de l’Exécutif ne s’était guère aperçu qu’il aurait proféré une atteinte à l’honneur et à la décence ces citoyens de Tata, comme si leurs biceps ne servaient qu’aux corvées ardues.
Ce ratage suscitant la risée à son auteur, faisait le tour des réseaux sociaux, d’autant plus que la contrée qu’il avait visitée avec une multitude de ministres, souffrait le martyr de l’exclusion et du dédain, depuis des lustres. Ce n’est pas étonnant de sa part qu’il en a fait ce lapsus, dans cette intervention dépourvue de sens de délicatesse politique.
Cette bévue fait penser à cette mesure qu’on a l’habitude de prendre à l’encontre des fonctionnaires ayant commis une infraction administrative. Pour blâmer ces contrevenants, ses supérieurs les envoie dans des contrées reculées afin de les faire purger leurs actes fautif, comme si ces patelins, tels Bouarfa, Zagora, Figuig ou encore Tata étaient pareil à des geôles servant à sanctionner des fauteurs administratifs. En réalité, ce sont ces contrées qui sont injuriées et dévalorisées par ces pratiques déplacées de certains décideurs. Le comble dans cette histoire de Tata quand le chef du gouvernement tentait d’encenser les habitants de cette province de la région Souss Massa, en louant le sérieux et l’intégrité dont ils se distinguent.
Une raison suffisante pour se retenir de leur infliger cet outrage irréfléchi en plein public. Mais, on ne pourrait exiger à une personnalité suprême de la hiérarchie de l’Etat de se comporter aussi décemment si elle n’a pas roulé sa bosse dans la politique digne de ce nom. On comprendra bien pourquoi la dimension de la politique est pratiquement inexistante dans la conduite de l’Exécutif !