La Masterclass animée par l’acteur et président du jury de la compétition officielle de la 12e édition du Festival International du Film Transsaharien de Zagora, Abdelaziz Makhyoun, était l’un des moments forts de cet événement.
Devant un public de jeunes passionnés du cinéma, l’acteur a présenté son expérience cinématographique, ses débuts, son parcours et sa vision du 7e art. «J’ai entamé ma carrière artistique à l’âge de 10 ans. Dans le domaine professionnel, l’artiste court derrière l’argent pour améliorer sa situation financière, mais dans l’amateurisme tout le monde aime le travail», a confié Malkhyoun lors de la masterclass.
Un artiste n’est pas un produit du néant, mais des expériences et de l’apprentissage. «J’ai commencé à jouer du violon. En parallèle, j’étais un grand lecteur de livres et de bouquins. Je me souviens du souk d’Asbakiya où j’achetais des livres usés pour irriguer ma soif pour la lecture et l’apprentissage. Des années plus tard, je me suis inscrit au conservatoire. Après, j’ai intégré l’institut supérieur des arts dramatiques», a-t-il enchainé. «A l’institut des arts dramatiques, nous avons appris beaucoup de choses, notamment le théâtre grec. J’ai étudié le théâtre dans sa langue originelle. En outre, j’ai fait une autoformation pour enrichir ma carrière d’acteur et d’artiste. Je faisais des répétitions dans le désert pour m’entrainer. J’essayais d’écouter ma voix intérieure», a-t-il précisé. «Je suis quelqu’un qui apprend jusqu’à présent. Les répétitions sont un exercice très important pour les artistes. C’est à travers cela que l’artiste maitrise ses atouts et ses mécanismes d’acteur», a-t-il déclaré. «La concentration est également un outil très important pour l’artiste. Il pense son protagoniste, son ontologie, sa personnalité. Il se glisse dans sa peau et submerge dans sa réflexion et ses émotions. La méditation, l’imaginaire ainsi que la relaxation sont des moyens importants pour maitriser son stress et sa peur» a-t-il précisé.
La Masterclass était une occasion idoine pour les élèves et les jeunes passionnés du cinéma de jeter un regard sur le 7e art. Dans le domaine de l’art et du cinéma, la recherche et la quête du savoir permanent sont le pain quotidien de chaque artiste. A vrai dire, l’acteur doit faire son autoformation à travers la recherche et l’exercice artistique. En Egypte, a-t-il confié, il y a une concurrence entre le cinéma commercial et le cinéma de la création. «J’ai beaucoup perdu matériellement pour garder mes idées, mon engagement et mes convictions», a-t-il confié au public. L’artiste est celui qui travaille dans différentes conditions et lieux afin de faire rayonner la culture et l’art. Un artiste doit œuvrer pour la promotion des valeurs humaines.
Mohamed Nait Youssef