Attendons pour voir…
Nabil El Bousaadi
Alors qu’il était venu à Washington pour signer un accord sur les minerais, les hydrocarbures et les infrastructures ukrainiennes, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a quitté, prématurément, la Maison Blanche après une altercation et un affrontement verbal inédits avec le président Donald Trump lorsque, devant les chaînes de télévision du monde entier, et dans une scène d’une tension inouïe, les deux hommes se sont publiquement affrontés quand Donald Trump a exigé, de son invité, en haussant la voix, qu’il se montre « reconnaissant » pour tout ce que les Etats-Unis ont fait pour lui permettre de « tenir tête » à la Russie.
Dans la foulée, Donald Trump, qui a accusé son homologue de « ne pas être prêt pour la paix» avec la Russie, lui a, également, reproché, d’avoir non seulement «manqué de respect» aux Etats-Unis à l’intérieur même du Bureau ovale de la Maison Blanche mais de « jouer avec la troisième guerre mondiale».
Ainsi, s’il est vrai que Moscou n’en demandait pas tant, il n’en demeure pas moins vrai, toutefois, que ce vendredi 28 Février, le président américain Donald Trump a donné à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, la «correction» que le président russe Vladimir Poutine rêvait de lui infliger.
Or, même si, pour l’heure, le chef du Kremlin n’a toujours pas réagi publiquement à cette altercation et notamment à l’humiliation subie par le président ukrainien, les propagandistes russes, qui n’en espéraient pas autant, rivalisent d’audace verbale pour décrire une scène qu’ils avaient du mal à imaginer même dans leurs rêves les plus fous.
C’est ainsi qu’à la une du journal en ligne «Vzgliad», on pouvait lire, ce samedi matin, que le «clown» Zelensky, qui a été «transformé en cadavre politique aux yeux du monde entier», et qui a été «congédié», sans préavis, a effectué son dernier voyage aux Etats-Unis.
En donnant le ton des réactions russes «méprisantes» et «triomphales», l’ancien président russe et numéro deux du Conseil de Sécurité de la Fédération de Russie, Dimitri Medvedev, s’est félicité, sur Telegram, de voir que le président Trump a, «pour la première fois, dit la vérité en face du clown cocaïné» et du «porc insolent» en lui administrant «une bonne baffe».
Si donc du côté des médias russes, c’est à une «réjouissance» que l’on assiste, les médias européens ont, pour leur part, salué le courage de M. Zelensky face aux envolées du président Donald Trump et du vice-président, J. D. Vance, et approuvé le fait que le Fonds monétaire international (FMI) et l’Ukraine se soient mis d’accord, ce même vendredi, pour le versement, à Kiev, d’une enveloppe supplémentaire de 400 millions de dollars pour les besoins de la guerre.
En déplorant l’incident qui a eu lieu entre les présidents américain et ukrainien, la cheffe du gouvernement italien, Giogia Meloni, qui estime qu’il est nécessaire que les Etats-Unis et les Etats européens parlent franchement de la manière avec laquelle ils entendent affronter les grands défis d’aujourd’hui et notamment cette guerre d’Ukraine à laquelle ils se sont ardemment opposés, a appelé à la convocation urgente d’un «sommet sur l’Ukraine».
Sachant, enfin, qu’après l’incident qui a eu lieu ce vendredi au sein du bureau ovale de la Maison Blanche, plusieurs dirigeants européens, dont Emmanuel Macron et Donald Tusk, ont clairement affiché leur soutien à l’Ukraine, via leurs réseaux sociaux, attendons pour voir…