Incontestablement. L’apprentissage de la langue amazighe ne se limite pas uniquement dans les écoles. En dehors des murs, les émissions de télévisions peuvent jouer un rôle prépondérant dans le rayonnement de la langue et de la culture amazighes. Dans cette optique, plusieurs émissions ont été initiées notamment dans la chaine Tamazight 8.
Or, plusieurs associations et acteurs amazighs estiment que l’enseignement et l’apprentissage de la langue amazighe sont en recul inquiétant. Au début de la rentrée scolaire, on se rappelait de ces associations ayant monté au créneau en dénonçant l’«état critique» de l’enseignement de l’amazigh. «La plus part des émissions de l’apprentissage de l’amazighe sont destinées au adultes. En revanche on remarque une régression remarquable de l’enseignement de l’amazighe dans l’école publique sur tous les niveaux.», nous a confié Abdeslam Khalafi, directeur du centre de pédagogie à l’IRCAM. En revanche, l’actualité, poursuit il, était avec la discision de Mohamed Louafa, ex-ministre de l’Education nationale qui a envoyé, lors de son mandat, une lettre sur l’enseignement de l’amazigh à toutes les académies afin d’atteindre un million d’élèves, et qui n’a pas été mise en œuvre. « Quant à moi j’ai préparé 44 épisodes pour l’apprentissage de l’amazigh pour les adultes, et dont le but était d’initié les gens à l’importance de l’amazigh et la promotion de la culture marocaine dans toutes ses facettes , dont l’histoire, la toponymie… On a essayé de travailler sur deux aspects : culturel et linguistique. Par ailleurs, pour le moment il n’existe pas d’étude faible sur l’impacte des émissions pédagogiques de l’amazigh. », a-t-il conclut. Pour Mohamed Eddarhor, gérant de la société Nomidya ayant produit deux émissions pour l’apprentissage de la langue amazighe entre autres «Awal Inou», «Awra Anlmad Tamazight», nous indique qu’au début ils ne savaient pas que ses émissions vont jouer amplement leurs fonctions parce que il n’y avait pas une langue prête et éligible qui pourrait être liée au contexte politique, social. « On avait également ce problème de la lettre amazighe qui n’est pas était assez connue, ainsi qu’une langue standard. Ce qui nous a exigeait de chercher et renforcer les efforts pour présenter un produit riche. » », a-t-il ajouté. Il fallait attendre un bout de temps, selon notre interlocuteur, pour récolter les fruits de ses émissions. «Elles avaient un impacte très positif sur l’apprentissage de la langue amazighe que nous avons constaté dans les rencontres avec la société civile, ainsi que sur les pages internet et les réseaux sociaux», a-t-il précisé. Aujourd’hui, il y a un problème de la chaine 4 (la culturelle) qui nous joue pas son rôle, et ce en diffusant des programmes notamment pédagogiques en amazigh. A cela s’ajoute le cahier des charges ne se respecte pas malgré qu’il contienne des programmes pour l’apprentissage de la langue amazighe, a-t-il souligné. En outre, Eddarhor n’a pas manqué de pointé du doigt sur la situation de l’amazighe qui est, d’après lui, anormale.
Mohamed Nait Youssef