Les directions nationales du PPS et de l’USFP se sont enfin mises autour d’une table, après un long laps de «distanciation». Conscients des grands enjeux auxquels le pays fait face, les deux partis entament une rencontre de concertation autour des questions nationales, en particulier celle de l’intégrité territoriale.
La famille de la gauche marocaine, jusqu’ici insipide et disparate, se cherche les repères à même de redorer son blason, à travers ces deux formations dont l’historicité comble de mérite et de renom. La réunion de mercredi dernier aura, sans doute, ravivé ces vieilles réminiscences et revigoré de nouveau les entrains pour des lendemains enchanteurs.
Leurs conquêtes communes au profit des causes suprêmes du peuple et la nation relèvent désormais de ce passé laborieux, mais leurs désirs de rééditer ces exploits, encore plus ardents, semblent flagorner cette belle initiative de rapprochement. Le nouveau communiqué, couronnant les échanges de la rencontre, marquée de cordialité affichée, scelle de la manière la plus éclatante, cette placidité communément escomptée.
Il est bien vrai que le parcours de ces deux formations n’a pas été constamment linéaire et contenait, par-ci, par-là, certains réflexes astringents, dus essentiellement aux nuances d’appréciation pour telle ou telle approche. La dernière en date n’est autre que cette divergence d’estimation inhérente à l’intégration à l’actuel exécutif, conduit par le PJD. Il n’en demeure pas moins évident non plus que le saisissement de l’un n’est pas forcément celui de l’autre puisque les deux alliés, quoique imprégnés de valeurs du progrès, émanent des écoles politiques spécifiques aux évaluations analytiques des situations nationales bien différentes l’une de l’autre.
Toutefois, en dépit de ces dissimilitudes d’ordre comportemental, les deux branches politiques, rangées dans le même tronc idéologique, sont toujours en mesure de secréter le pollen précurseur nécessaire à la libération et à la prospérité d’une nation en voie de l’émergence. Leurs atouts communs en termes de légitimité historique, de principe abyssal et de potentiel idéel, sont de nature à vivifier davantage le modèle de projet dans lequel s’est engagé notre pays, depuis justement la coalition du gouvernement d’Abderrahmane El Yousfi, au cœur de laquelle trônait, pour la première fois dans l’histoire du Maroc, le duo de gauche qui avait pour nom PPS/USFP.
Ce souvenir de haute portée, encore présent dans les esprits, planait, sans doute, dans le cœur et la raison de ces deux partis, réunis, avant hier au siège de l’USFP, pour tenter de conjuguer leurs efforts et rapprocher leurs points de vue, à la veille d’une nouvelle expérience nationale en vue de faire face, dans la concorde et la symbiose, aux grands défis du parachèvement de l’unité territoriale, de la consolidation des valeurs de la démocratie et de la justice sociale, du renforcement des réformes et des chantiers ouverts…
Les nouvelles retrouvailles iront-elles dans ce sens ? On ne peut que bien réfléchir à ce propos…