La saison culturelle et théâtrale se prépare déjà. L’une des nouveautés de cette prochaine rentrée est la nouvelle pièce «Nissyane» (oubli) de la troupe «Al Masrah Al Maftouh» réalisée par Messaoud Bouhcine et écrite par le dramaturge Abdelilah Benhdar. La pièce, dont l’avant-première a été présentée lundi 9 juillet au public au Centre culturel de Kénitra, sera jouée sur les planches en septembre prochain.
Dans la pièce, c’est le parcours d’une femme militante qui est incarné sur les planches. Une femme emprisonnée entre un passé récent et un présent avec tout son poids ontologique et existentiel. Au crépuscule de sa carrière, les souvenirs nostalgiques notamment de sa jeunesse de militante lui y reviennent à la mémoire. Après avoir suivi ses études à Paris, elle finit par s’enfermer dans son petit appartement à Casablanca. Un moment fort de sa vie qui a changé toute sa vision vis-à-vis du monde. Il ne faut pas oublier que la pièce est tirée du roman «la femme de l’oubli» de l’écrivain marocain Mohammed Berrada. Les deux univers (théâtre et roman) sont certes différents, mais dans la pièce, les deux genres cohabitent en toute symbiose.
«Ce spectacle théâtral est une expérience artistique exceptionnelle dans mon parcours professionnel, car il incarne l’univers du roman dans le théâtre», explique Messaoud Bouhcine, réalisateur de la pièce. «Le spectacle est le produit d’un travail de dramaturgie sur le roman «la femme de l’oubli» de Mohammed Berrada.
L’écriture de cette œuvre est singulière. Elle est polyphonique et ne se limite pas à un seul événement, une seule thématique. La pièce, explique le réalisateur, commence par une relation conflictuelle entre l’écrivain et l’un de ses personnages évoqués dans un roman précédent, et qui deviendra en même temps le sujet d’un second roman. «Entre le réel et le fictif, l’écriture et la réalité, la pièce s’est penchée sur la réalité politique actuelle avec une touche théâtrale», a-t-il ajouté.
Dans la pièce, le réalisateur aborde la question fondamentale de la place du militantisme dans notre société, avec un regard esthétique et une profondeur intellectuelle et philosophique. Pour mieux poétiser et animer le spectacle, Bouhcine a fait recours à des techniques visuelles. Réalisée par Messaoud Bouhcine, écrite par Abdelilah Benhdar et interprétée Hasna Tamtaoui, Hassan Mekyat, Chakiri Abdellah, Abrouk Nezha, Sara Abdel Wahab, cette pièce sera jouée sur les planches à partir de septembre prochain.
Mohamed Nait Youssef