Et de deux pour Yapi Merzeki. Après avoir participé à la réalisation de la première ligne entre 2010 et 2013, la voilà qui remporte un marché de 900 millions de dirhams face à quatre consortia ayant répondu à l’appel d’offres lancé par Casa Transport. Yapi Merzeki sera ainsi en charge de la réalisation des travaux d’installation de la plateforme ferrée de la deuxième ligne du tramway casablancais, d’une longueur de 14 633 mètres parcourant 20 stations à travers 25 intersections.
C’est donc une jolie performance qu’a réussi le groupe familial turc face aux quatre groupements en lice, à savoirle turc Makyol, les deux groupements franco-marocains, Colas Rail – Colas Maroc – GTR d’une part et Société générale des travaux du Maroc – TSO (NGE) de l’autre, et enfin le groupement luso-marocain Somafel – Seprob.Cette deuxième ligne de tramway, d’un tracé est-ouest, commencera à l’intersection de Anoual/Abdel Moumen, pour arriver à Sidi Bernoussi. La durée prévue du chantier T2 pour le groupe turc est de 29 mois.
Yapi Merzeki compte parmi les plus importantes entreprises turques de construction, notamment dans le domaine des infrastructures ferroviaires. Plus de 70% de son chiffre d’affaires, qui a été de 810 millions de dollars en 2015, est réalisé à l’international, principalement dans le monde arabe (Dubaï, Algérie, Qatar, Arabie Saoudite, Maroc…). L’entreprise emploie 13 000 salariés et figure dans le « top 250 » des contractants mondiaux du magazine américain ENR. L’un de ses projets phares actuellement est sa participation à la réalisation du tunnel Eurasia sous le Bosphore.
Derichbourg : doucement mais sûrement…
Derichbourg. Ce nom ne vous dit peut-être pas grand chose, mais ce groupe français, qui creuse son sillon au Maroc depuis plus de deux ans maintenant, faisait partie d’un des trois consortiums en lice l’aménagement et l’équipement du site de Bab Ighli à Marrakech, dans le cadre de la COP 22. Si le groupement auquel il appartenait n’a pas remporté le marché, le français a eu un sacré lot de consolation. Après avoir décroché Marrakech et Rabat en 2015pour la gestion déléguée des services de propreté, c’est au tour de la ville d’Ifrane de tomber dans l’escarcelle Groupe Derichebourg. Ce dernier a véritablement démarré ses activités au Maroc grâce à un la signature d’un contrat début 2014 avec le Morocco Mall. Ainsi plus de 200 salariés Derichbourg avaient été affectés au nettoyage, à la gestion des déchets et au gardiennage du Morrocco Mall. Par la suite, Derichbourg a décroché le centre commercial Carré Eden à Marrakech. Cependant il faut dire que, avant même le Morocco mall ou Carré Eden, le groupe était déjà présent dans les villes de Marrakech, Oujda, Salé, El Jadida et Casablanca où il opérait pour des grands comptes comme Holcim en matière de sécurité, Cosumar sur le nettoyage et la collecte des déchets, Marjane ou encore la Marina de Rabat.
Ce n’est qu’en 2015 que Derichbourg investitle marché de la gestion déléguée.
Le groupe multiservice français aainsi commencé à assurer les services de propreté du lot N°1 de la ville de Rabat comprenant la commune de Touarga et des arrondissements Hassan et Yacoub El Mansour. Le contrat d’une durée de sept ans devrait lui générer un chiffre d’affaires global de 40 millions d’euros. Le groupe français investit plus de 4 millions d’euros dans ce marché pour lancer son activité. A Marrakcech, Derichbourg a décroché un contrat de six ans dans l’arrondissement de Guéliz et Nakhil. La filiale marocaine envisage de faire du Maroc un hub pour son développement futur en Afrique. Derichebourg est un opérateur global des services à l’environnement, aux entreprises et aux collectivités qui a réalisé plus de 2,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015. Implanté dans 14 pays, ses activités se répartissent en deux branches distinctes : la division «Environnement» et la division «Multiservices».
Atlas Voyages passe en mode 2.0
Décidément Atlas Voyages a entamé sa mue vers le digital à marche forcée. Après avoir lancé il y a plus d’un an la plateforme hotelia.ma, un système exclusif de réservation d’hôtel au Maroc et à l’étranger pour laquelle elle a mobilisé un investissement de quelques 12 millions de dirhams entre 2013 et 2016, la voilà qui se lance à corps perdu dans le webmarketing.« Nous avons décidé d’adopter une stratégie plus performante grâce au marketing programmatique. Une technologie qui permet notamment de cibler le voyageur depuis l’aéroport Mohammed V via des cookies installés au préalable», explique Aziz Cherif Alami, directeur marketing d’Atlas Voyages. Objectif : drainer une nouvelle clientèle grâce à des outils comme Google Adwords (régie publicitaire du géant américain), des insertions sur le réseau social Facebook ou encore des «stories» sur Snapchat pour cibler les 13-25 ans. Un ciblage affiné qui permettrait à Atlas Voyages d’attirer 800.000 visites qui pourraient générer un chiffre d’affaires de 10 millions de dirhams. Le groupe a consenti à cet effet un investissement de 2 millions de dirhams. Seulement le management admet qu’il reste « difficile pour un client de faire passer sa carte de crédit, d’où l’adoption du concept de REPO (pré-réservation sur le site et achat physique) au niveau des 14 agences du réseau Atlas Voyages. Idem pour hotelia.ma. Si le site a reçu plus de 800.000 visites l’année dernière, il n’en reste pas moins que seules 10% des ventes sont réalisées par Internet. En d’autres termes, si le virage web marketing est incontournable dans le business model des agences de voyages aujourd’hui, au Maroc il reste d’abord un puissant levier pour l’acte d’achat plutôt qu’un canal de distribution en bonne et due forme.
Le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 550 millions de DH en 2015, dont 230 millions de DH au niveau de la «division marocaine».
Chiffre 20%
C’est la hausse moyenne des ventes enregistrée lors du salon de l’automobile par rapport à la précédente édition, qui elle avait permis d’écouler quelques 15.000 véhicules. Une hausse qui vaut son pesant d’or dans la mesure où durant les mois précédents le salon, les ventes ne sont pas affaissées comme à l’accoutumée. Bien au contraire, elles ont enregistré une hausse de 22% entre janvier et mars 2016.
Dixit
«Nous avons distribué 300 millions de dirhams de crédits entreprises, principalement adressés à des PME qui ont apprécié la rapidité de traitement et la qualité des montages que nous leur avons proposés (…) Ce positionnement est axé sur la qualité de service et l’innovation. Nous visons avant tout à offrir à nos clients une expérience bancaire agréable, différente», Souad Benbachir, administrateur-directeur général de CFG Bank.
Who’swho
Yves Gauthier, c’est le nom de celui qui a été retenu par les groupes Orange, FinanceCom et Caisse de dépôt et de gestion (CDG), principaux actionnaires, ainsi que les administrateurs du deuxième opérateur télécom, pour remplacer Michel Paulin. Aujourd’hui, il ne manque plus que la validation du conseil d’administration pour que Yves Gauthier soit officiellement le nouveau directeur général de Méditel. Ce dernier a fait une grande partie de sa carrière dans l’ex-France Télécom (hormis 4 ans chez Ooredoo Tunisie). Depuis 2011, il était directeur d’Orange Egypte où il a assuré la transformation de la marque Mobinil en Orange Egypt. Le nouveau patron aura sans doute aussi au menu le passage de la marque Méditel vers Orange Maroc. Il aura notamment pour tâche de consolider la deuxième place de Méditel et son retour dans le vert conduit par Michel Paulin après des années difficiles. Si pour la nomination de Michel Paulin, le message d’une certaine impartialité entre entre les actionnaires avait été transmis au marché, aujourd’hui le rapport de force est clair. Car contrairement à Yves Gauthier, et même s’il avait démarré sa carrière à France Télécom, Michel Paulin n’était pas un pur produit de l’opérateur historique français.
Soumayya Douieb