Compensation, la réforme à petit pas

Au moment où la Samir peine à sortir de sa crise, le ravitaillement en produits pétroliers ne pose pas encore problème. Les réserves permettent au Maroc de tenir un mois, a affirmé le ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance mercredi dernier devant la Chambre des représentants.

Mohamed Louafa, qui s’exprimait à l’occasion de l’examen du rapport de la commission de contrôle des finances publiques sur la réforme de la Caisse de compensation s’est montré rassurant. «Les réserves en produits pétroliers ne suscitent pas de crainte», a-t-il assuré. Selon lui, les réserves en gasoil permettent de couvrir 32 jours, celles en essence 26 jours et celles en gaz butane 34 jours. A l’origine de ces disponibilités, le stockage de l’énergie imposé aux sociétés installées aux ports Tanger-Med.

En plus de rassurer sur les réserves en produits pétroliers, Mohamed Louafa a également annoncé que le projet de décompensation du sucre est fin prêt. Selon lui, les fonds qui découleront de cette réforme iront directement sous forme d’aide aux personnes souffrant d’un handicap aigu.

Concernant le gaz butane, le ministre a indiqué que les conditions ne sont pas actuellement propices à la décompensation de ce produit. Mohamed Louafa a été on ne peut plus clair en précisant que le gouvernement ne peut pas toucher à un produit de grande consommation. Il n’empêche que la réforme relative au gaz est prête. «Quatre scénarios ont été retenues», a-t-il indiqué en refusant de livrer plus de détails. Leur exécution n’est en tout cas pas pour aujourd’hui. Selon Louafa, le gouvernement patiente en raison de plusieurs considérations d’ordre social de nature à contraindre certaines familles et catégories, en particulier dans le milieu rural, à abandonner le gaz butane et à revenir à la consommation du bois». La logique du gouvernement s’inscrit en plus ou moins en ligne droite avec les recommandations de la commission de contrôle des finances publiques. En effet, les membres de la commission ont prôné le maintien de la subvention du gaz butane tout en cherchant des solutions adéquates pour rationaliser ce soutien dans la perspective d’activer le système de ciblage. Idem pour le sucre et la farine.  Pour les députés, il est nécessaire d’élaborer  un programme de soutien direct ciblant les populations pauvres et la classe moyenne en adoptant des moyens efficaces à même de permettre l’activation du système de ciblage. Ils suggèrent également l’adoption de mesures pour accompagner l’entrepreneuriat, réorienter les fonds vers l’investissement dans des chantiers structurels pour l’économie nationale, améliorer la compétitivité des entreprises et construire un complexe portuaire pour le gaz naturel.

H.B

Le gaz naturel, le Maroc producteur dès 2030

Quant au gaz naturel, le ministre a indiqué que le Maroc n’en disposera qu’à partir de 2030, critiquant le retard pris dans le développement de ce produit. Selon lui, «le pays a tardé à prendre les mesures nécessaires pour augmenter la part du gaz naturel dans le bouquet énergétique national. «Il fallait notamment imposer aux ménages les équipements liés  à l’utilisation du gaz naturel». Par conséquent : «la quantité dont nous disposons à Kénitra reste faible».

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