Si la subvention au secteur du livre permet de soutenir les professionnels de ce secteur, elle est surtout intéressante quand on la donne à temps, souligne le président de l’Union professionnelle des éditeurs du Maroc (UPEM). En 2019, force est de relever que les subventions de 2015 et 2016 n’ont pas toujours été attribuées, confie Abdelkader Retnani.
Al Bayane: Les subventions ont-elles aidé véritablement le secteur du livre et de l’édition ? A votre avis, quelles sont les failles de ce modèle?
Abdelkader Retnani: La subvention a pratiquement aidé le secteur avec 30% de plus dès 2014. Mais il faut savoir comment cette aide se donne. La commission, qui s’en charge, est toujours critiqué de «copinage». Je pense qu’il faut réfléchir pour attribuer les subventions non pas en fonction de l’éditeur, mais en fonction du texte et du manuscrit.
Que pensez-vous de la répartition de cette subvention ? Certains petits éditeurs avancent que ce sont les grands qui en profitent davantage?
Non. Ce n’est pas vrai. Ceux qui en profitent, ce sont ceux qui amènent des textes intéressants. Il y a une charte et des critères à respecter. La commission ne doit pas être seulement universitaire, mais doit avoir une certaine idée et connaissance de la lecture, du roman, de l’essai.
Cette subvention est-elle suffisante pour le secteur du livre qui reste quand même fragile?
Il y a les subventions de 2015 et 2016 qui n’ont pas encore été attribuées. La subvention est intéressante quand on la donne dans les trois mois qui suivent parce que l’imprimeur ne pourra pas attendre. Quand tu attends un ou deux ans, tu meurs. C’est ce qui arrive à beaucoup d’éditeurs.
Est-ce la raison pour laquelle certains partent à la recherche d’autres bailleurs de fonds, surtout dans le privé?
C’est une sorte de partenariat public-privé (PPP) parce que la culture est vitale et importante. C’est un moyen de créer des emplois. Il faut que les responsables prennent en considération cette donnée.
Propos recueillis par Nait Youssef