Affaire MGPAP : Démarrage de l’instruction détaillée

L’instruction n’est qu’au deuxième épisode d’un feuilleton qui promet d’être retentissant.

 

C’est parti. Après l’enquête préliminaire, le juge d’instruction près l’annexe de la Cour d’Appel à Salé a auditionné, pour interrogatoire détaillé les 22 présumés accusés dans l’affaire de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP).

Quatorze des mis en cause, dont deux femmes, sont maintenus en détention préventive à la prison de Salé tandis que les huit autres, dont quatre femmes, sont poursuivis en état de liberté provisoire, mais placés sous contrôle judiciaire.

Ces personnes, dont des hommes d’affaires, des gérants de sociétés, des fonctionnaires, un médecin, une journaliste, une notaire, une déléguée, un ingénieur et un professeur, sont poursuivies pour «détournement de deniers publics, faux et usage de faux, corruption, abus de confiance, trafic d’influence, blanchiment d’argent et participation», chacune en ce qui la concerne. Parmi ces personnes présumées accusées dans cette complexe affaire, figurent l’épouse de l’ancien président de la MGPAP, Mohamed El Ferraâ et deux anciens trésoriers de l’institution. M. El Ferraâ, qui dispose de l’immunité parlementaire, serait déféré devant les autorités judiciaires après l’accomplissement des procédures requises pour les parlementaires. C’est une affaire de quelques jours, selon des sources proches du dossier.

Il faut souligner que la gestion de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques était entachée d’irrégularités et des violations des lois en vigueur depuis de longues années. D’ailleurs, les budgets des années 2006, 2007 et 2008 n’ont pas été validés par les autorités compétentes. De même, des marchés se passaient dans des conditions douteuses.

Selon les mêmes sources, l’ancien président de cette institution qui compte 350.000 adhérents et pas moins de 850.000 ayants droit, a acquis des immeubles pour la création de cabinets de consultations médicales sans respect de la législation en vigueur. Quelque 28 immeubles ont été acquis avec une enveloppe de 20 milliards de centimes, dont l’un situé sur le boulevard Ibn Sina à quatre milliards de centimes. De même, on parle d’environ 70 milliards de centimes qui auraient été dépensés dans l’opacité totale. Le dossier des irrégularités serait volumineux. C’est dire que l’instruction détaillée connaîtra de nouveaux rebondissements.

Le dernier Conseil d’administration de la MGPAP a donné tous les pouvoirs au nouveau président et membres du bureau pour récupérer l’argent de l’institution au cas où des fonds seraient détournés ou dépensés frauduleusement. Ce qui porte à croire que la MGPAP se constituera partie civile pour «recouvrer» les fonds en question. Ce feuilleton qui n’est qu’à sa seconde phase promet d’être retentissant.

 

 

 

 

 

 

 

Top