Il y a juste quelques années, on donnait libre cours à des jugements superstitieux à l’égard de ville frappée par «la malédiction céleste». Cela fait un bail, Agadir fut maudite, puisqu’il moisissait dans l’abandon.
Rien ne réussissait ou presque ! Quel est donc ce sacrilège qui ne quittait pas d’une semelle la cité martyre ? Il n’y a nul secret à ces gâchis, au lendemain du cataclysme qui renvoyait sous les décombres une contrée de l’Atlantique de toute beauté. Après le séisme, la volonté de refonte y était, résolument affichée par Feux Mohamed V et Hassan II. Mais, à peine le Haut Commissariat de Reconstruction d’Agadir fut-il dissout, que le train sortit de rails pour que la continuité se produise dans la débandade.
La succession de responsables tant de l’administration que de la commune, pour la plupart, allait soumettre à la ville un mode infernal, bassement axé sur la spéculation et l’anarchie. On s’en retrouve, alors avec la prolifération de bidonvilles et de constructions non réglementaires dont pâtira la cité de nos jours, notamment aux piémonts. Cette profusion chaotique allait se propager également du côté des lotissements créées à bâtons rompus, où le clientélisme et les sous-tables étaient monnaie courante, au fur et à mesure que le chef-lieu prenait de l’ampleur.
On ne souciait guère de la décongestion des flux de la mobilité, de l’harmonieur banistique encore moins de l’esthétique de la ville. Toute cette cohorte de décideurs institutionnel et représentatif ne vaquait qu’à son statut social et son propre intérêt…On pourrait s’étendre encore longuement sur ce passé lugubre de la «ville damnée».
Mais, on risquerait de lasser le lecteur et de tomber dans un pessimisme mortifère. Aujourd’hui, toutes ces pratiques assassines ne seraient plus que des souvenirs funestes, aussi sinistres que cette catastrophe naturelle qui s’est abattue sur la ville en 1960. Encore faut-il dépoussiérer les dossiers des auteurs de ces dépravations et intenter des procès à leur encontre ! Une nouvelle page de tournée, ces derniers temps, avec cette mise en ordre qui s’instaure, ce traitement viable qui se profile, cette panoplie d’infrastructures qui s’installe et surtout ce civisme empreint de probité qui se met en valeur…
Le cadre de vie, la qualité de prestation et la cohésion du montage s’institue avec finesse, en termes de voirie, de trémie, de chaussée, de lumière, de verdure, de signalétique, de cohérence…Une métamorphose huilée qui s’implante dans les règles de l’art, qui témoigne d’un sérieux hors pair et d’une volonté manifeste de bien faire et qui met dorénavant un terme au chaos de naguère!
