Considéré au départ comme une soupape de redressement destiné, particulièrement, aux industriels valorisant les fruits de la mer et en passe de se moderniser et de se hisser au plus haut de la marche, les conserveurs, mal au point, se cherchent encore pour se rassurer davantage.
La ressource étant de plus en plus rare, mais aussi surpêchée et monopolisée. Pour leur part, les armateurs dont le plan halieutis vient à la rescousse, mettent les bouchées doubles afin de sortir de l’état de vétusté et d’archaisme dans lequel ils se débattent, au sein d’un secteur résolument condamné à la compétitivité et la performance. Devant tous ces enjeux d’extrême acuité, les ressources humaines s’avèrent être la clé de voûte de cette effervescence halieutique. Il est bien évident que nombre d’acteurs du domaine se focalisent sur cet axe primordial pour prétendre à l’expansion de leur produit. Dans ce sens et sous le mot d’ordre “rôle de l’élément humain dans la réussite du plan Halieutis”, le Bureau syndical unifié des cadres et employés de l’Office national des pêches, relevant de la FDT a tenu une table ronde, samedi dernier au complexe culturel Mohamed Addora à Agadir. Plusieurs intervenants, notamment l’Union locale de la fédération, le syndicat national des fonctionnaires du ministère de la pêche maritime UMT, les syndicats des marins de la pêche côtière du sud UMT, ainsi que des représentants de la presse régionale et nationale, ont pris part à cette manifestation qui s’insère dans une volonté réelle de contribuer foncièrement à la concrétisation des dispositions de la démarche nationale, mise en marche depuis le lancement officiel, en présence du souverain, au palais des congrès des Dunes d’Or à Agadir, le 29 septembre 2009, de ce programme prometteur. Cette rencontre à laquelle participait également le maire d’Agadir, Tarik Kabbage, constituait une opportunité pour les participants de mettre en exergue leurs visions et conceptions à propos de ce plan stratégique visant la qualification des ressources humaines dans le cadre d’une approche favorisant le développement humain durable. De son côté, le président de la commune d’Agadir a mis l’accent sur l’importance de cette thématique inhérente au secteur représentant un fondement essentiel de l’économie nationale, ce qui nécessite, affirme-t-il, la mobilisation de tous les acteurs du domaine en vue d’assurer la matérialisation des objectifs et les finalités de ce projet d’envergure. Il faut dire que les organisateurs ont eu le mérite et la bonne initiative de rassembler ce parterre d’opérateurs du secteur, dans la synergie et la responsabilité, afin de débattre de cette nouvelle entreprise nationale et d’approfondir la réflexion et la concertation autour des axes fondamentaux de ce plan. En effet, après un échange exhaustif, les participants à cette journée d’étude se sont fixés les conclusions suivantes:
– qualification de l’élément humain qui constitue une assise incontournable pour toute réforme, en mettant en oeuvre une approche consultative lors des préparations du plan
– organisation des conférences nationales en associant tous les intervenants au plan afin d’en assimiler toutes ses clauses
-Mise en place des cadres juridiques stipulant l’action au secteur
– dotation des moyens matériels et humains idoines pour l’application du projet
-Préservation de la main d’oeuvre et ses droits et acquis, tout en créant davantage de postes d’emploi
– mise en place des règles de système social adéquat (couverture, retraite…)
– conservation de la paix sociale en instituant le dialogue social et en comblant les revendications légitimes des travailleurs
– protection des ressources halieutiques de toutes formes de lapidation qui ont affaibli les réserves de poissons, lutte contre la pollution maritime et protection de la qualité du produit
– fédération des efforts pour unifier les approches, encadrer les intervenants dans le secteur et constituer des forces de suggestion, avec sérieux et responsabilité
– mise en fonction des mécanismes de création au profit des composantes humaines
– lutte contre les lobbies qui se lancent dans des opérations de déstabilisation et de mise à échec des plans de développement stratégiques
– gestion des pêcheries avec rationalisme en préservant les intérêts des intervenants dans le secteur
– lutte contre les comportements attentatoires au secteur telle le détournement de la ressource et la transgression du repos biologique…
Enfin, il est à signaler que cette table ronde qui s’est déroulée dans un climat de symbiose a tenu toutes ses promesses, grâce au dynamisme et au sens de réunification dont a fait preuve la partie organisatrice dont l’inlassable instigateur, Nabil Oulkadi, est à féliciter très vivement pour la réussite de cette rencontre fructueuse. La tenue de ce genre de manifestations permet, en fait, de jeter plus d’éclairage sur la stratégie nationale dont la finalité principale assignée n’est autre que l’optimisation des passerelles de communication, par le truchement de l’approche partenarial industrie/armement, autour des cinq orientations directives et transversales, à savoir un cadre juridique clair , une traçabilité par un contrôle effectif, une amélioration de l’attractivité, la convergence des intérêts de l’interprofession et la gouvernance publique. La rencontre d’Agadir en question a bel et bien touché la plaque tournante de tout cet enchevêtrement d’axes du secteur, en l’occurrence l’élément humain.
