Dans le cadre du projet de jumelage entre l’Union Européenne et l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) une réunion a eu lieu les 14 et 15 juin 2016 au siège de la Direction Provinciale de l’Agriculture de Settat. Deux experts de l’Union Européenne ainsi que plusieurs spécialistes Marocains des secteurs public et privé y ont pris part pour identifier les principaux bio-agresseurs (insectes, agents pathogènes, mauvaises herbes, oiseaux, escargots et autres) dans les grandes cultures et les traitements pesticides correspondants.
Cette réunion sera suivie par d’autres réunions dans les régions en vue de compléter les tableaux des bio-agresseurs et des traitements.
A noter que le projet de jumelage institutionnel visant le renforcement du contrôle des produits phytopharmaceutiques, des fertilisants et supports de cultures a été lancé le 12 Mai 2015 à Rabat, lors d’une cérémonie présidée par Monsieur le Ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, en présence des représentants de la délégation de l’UE et des ambassades de France et d’Allemagne au Maroc.
Rappel des objectifs du jumelage
Avec un financement de l’Union européenne (UE) de 1.2 million euros et d’une durée de 24 mois (2015-2017), ce projet de jumelage a pour principaux objectifs:
- Révision et actualisation de la législation et de la réglementation concernant les produits phytopharmaceutiques, les fertilisants et supports des cultures;
- Amélioration des capacités en matière d’évaluation et de gestion des risques des produits phytopharmaceutiques, des fertilisants et supports des cultures;
- Amélioration des capacités des structures chargées du contrôle des résidus de pesticides sur et dans les denrées alimentaires.
Résultats attendus du jumelage
Les principaux résultats attendus sont :
- La réglementation nationale organisant le secteur des produits phytopharmaceutiques sera actualisée et la réglementation organisant la mise sur le marché des fertilisants et supports des cultures sera élaborée et promulguée;
- Les capacités techniques en matière d’évaluation et de gestion des demandes et des dossiers d’homologation des produits phytopharmaceutiques, les fertilisants et les supports des cultures seront renforcées et le contrôle de ces produits à l’importation, à la distribution et à leur utilisation sera amélioré;
- Les structures chargées du contrôle des résidus des pesticides sur et dans les denrées alimentaires seront renforcées et les risques de dépassements de limites maximales des résidus (LMR) seront réduits pour une meilleure protection des consommateurs et pour éviter les cas de refoulement des marchandises exportées pour cause de dépassements des LMR fixées par la réglementation du pays de destination.
A noter que ce projet de jumelage intervient dans le cadre de la mise en œuvre du programme « Réussir le statut avancé » qui s’inscrit dans le cadre du partenariat entre le Maroc et l’UE et prévoit la mobilisation de nombreuses missions d’expertise des institutions françaises et allemandes impliquées ainsi que plusieurs visites d’étude de fonctionnaires marocains en Europe.
Utilisons correctement les pesticides
Le Maroc utilise annuellement environ 14 mille tonnes de pesticides (herbicides, fongicides, insecticides, acaricides, raticides, nématicides et molluscides) qui contribuent sans aucun doute à la protection des cultures et à l’amélioration de la production agricole. Si ces produits sont mal utilisés, ils génèrent des effets négatifs dont les conséquences s’avèrent évidentes : effets à long terme sur la santé des utilisateurs et des personnes exposées, effets sur l’environnement (pollution des eaux, contamination des sols et de l’air, destruction des insectes pollinisateurs et auxiliaires, etc…), présence de résidus de pesticides dans les produits agricoles et développement de la résistance des adventices, des agents pathogènes et des ravageurs aux pesticides.
Les risques des pesticides sur la santé de l’homme sont réels puisque ces substances sont susceptibles de pénétrer le corps humain par différentes voies (cutanée, respiratoire, orale, oculaire) lors de leur manipulation. Eviter l’intoxication par les pesticides est surtout une question de prévention. Le port systématique de vêtements de protection appropriés (combinaison, bottes, gants, lunettes, masque et chapeau) évite l’intoxication directe et aiguë, et prévient également des effets à plus long terme liés à une toxicité chronique. Il est malheureux de constater que les applicateurs de pesticides sont souvent réticents à porter ces vêtements de protection, certainement pour des raisons de confort. Cependant, il faut prendre conscience que ces accessoires de protection des applicateurs sont nécessaires et qu’il faut les porter systématiquement lors de l’utilisation des produits phytosanitaires.
AbbèsTanji