Charafat Afailal, invitée de l’émission «Daif Al Aoula»

Le changement climatique impacte gravement

les ressources hydriques

Pour sa première sortie médiatique depuis la signature, la semaine dernière, du protocole final de la COP21, Charafat Afailal, ministre déléguée auprès du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement chargée de l’Eau, a été l’invitée, mardi 15 décembre, de l’émission «Daif Al Aoula» sur la première chaîne nationale.

Mohamed Tijjini, animateur de l’émission, a demandé l’avis de son invitée sur la décision prise le 10/12/2015 par le Tribunal de l’Union Européenne d’annuler l’accord agricole, conclu le 8 mars 2012, entre l’UE et le Maroc. Ce à quoi, Charafat Afailal a répondu, en exprimant son étonnement quant à l’annulation d’un protocole conforme à la légalité et aux droits internationaux. Elle a ajouté qu’elle n’y voit qu’une nouvelle manœuvre désespérée initiée par l’Algérie voisine par le biais de ses protégés séparatistes et du lobby anti-marocain en Europe. Charafat Afailal a tenu à préciser que la diplomatie marocaine est en train de suivre ce dossier avec toute la vigilance requise.

S’agissant de la dernière décision Royale relative aux terres collectives, la Ministre a salué cette décision courageuse et a souhaité qu’elle soit un premier pas visant à sortir les femmes Soulalyates de la situation inconvenante dans laquelle elles se trouvent.

Dans le même ordre d’idée, la ministre s’est également félicitée de la décision saoudienne d’accorder aux femmes le droit de vote et de celle prise par certaines formations politiques marocaines d’intégrer des femmes dans leurs organes décisionnels.

Chemin-faisant, elle a fait part de sa profonde amertume de voir que, malgré autant de bonne volonté, aucune femme n’a pu accéder à la présidence des Régions à l’issue des dernières élections.

Pour ce qui est de l’amélioration des conditions des femmes en général et de l’élimination de toutes les discriminations qui les affectent, Charafat Afailal, tout en reconnaissant qu’un vide juridique est à l’origine de l’injustice dont elles sont encore victimes, n’a pas manqué de rappeler l’énorme travail réalisé jusqu’à ce jour par les partis politiques et par la société civile, notamment, les associations féminines et les centres d’écoutes. Elle a signalé, par ailleurs, que l’arsenal juridique en cours de discussion au Parlement, par ses différentes commissions ou même en dehors de son enceinte, vise à mettre un terme à la fois aux disparités hommes-femmes et à toutes les formes de violence exercées contre elles.

Grève

Appelée à donner son avis sur la grève à laquelle ont appelé dernièrement quatre grandes centrales syndicales, Charafat Afailal a qualifié cette grève de preuve de l’ancrage des valeurs démocratiques au Maroc et a rappelé que la porte du dialogue entre le gouvernement et les syndicats était toujours ouverte. Qu’il s’agisse d’aborder la question de la réforme des retraites, de celle de la Caisse de Compensation ou de toute autre question qui viserait l’amélioration des conditions sociales des citoyens marocains, le gouvernement, a-t-elle affirmé, est ouvert à l’échange et au débat.

Retraites des ministres

Quant à la polémique relative au maintien ou non des retraites accordées aux ministres et aux parlementaires, elle n’a vu dans cette controverse qu’un discours populiste sans réelle portée politique.

Abordant la question relative à la décompensation du sucre et du gaz butane, la Ministre qui a déclaré qu’aucune hausse n’affecterait ces produits et que le pouvoir d’achat des marocains ne sera aucunement affecté a rappelé, néanmoins, que c’est grâce aux fonds générés par l’opération de décompensation de certains produits que l’Etat a pu mettre en place le RAMED, la mutuelle des étudiants, l’allocation accordée aux veuves et tant d’autres prestations nécessaires à l’amélioration des conditions d’existence de la population marocaine.

En réponse à une question relative à l’endettement du pays, Afailal a tenu à rappeler l’absence de toute répercussion négative sur l’économie du pays et a souligné que le maintien des équilibres macro-économiques a même permis au Maroc de réduire considérablement son déficit.

Bilan

Interrogée sur le bilan des ministres issus du PPS, Charafat Afailal a déclaré que celui-ci est positif et honorable et qu’il a préservé la bonne image du Parti aux yeux des citoyens.

Appelée à s’exprimer sur les clivages qui existeraient entre les trois formations formant la majorité gouvernementale (PJD, le RNI et le MP), la ministre a répondu que si certaines divergences sont effectivement apparues lors de l’élection des présidents des régions, celles-ci ne sont, en fait, que de simples petits incidents de parcours qui n’ont eu aucun impact négatif ni sur la marche du gouvernement ni sur la solidarité de ses membres.

Quant aux relations du PPS avec ses anciens alliés de la Koutla, Afailal a déclaré qu’il n’y a jamais eu de rupture avec ces deux formations.

En réponse à la question de savoir quelle serait la position du PPS si lors de son prochain congrès, le PAM devenait, comme il l’aurait suggéré, un parti d’obédience socialiste, la ministre a répondu qu’il serait le bienvenu dans la famille progressiste et que le PPS ne verra aucune objection à travailler en concertation avec lui si les conditions s’y prêtaient.

A propos de la polémique soulevée à propos des relations du Chef du Gouvernement avec certains ministres, Afailal a parlé d’un dossier clos et d’incidents passagers n’ayant aucun impact négatif sur le fonctionnement du travail de l’équipe gouvernementale.

Interrogée sur la position du PPS quant au Projet de Code Pénal en cours d’élaboration par le Ministre de la Justice et des Libertés, Afailal, qui a réitéré la position de son Parti quant à la défense des libertés individuelles, a reconnu que celles-ci doivent, néanmoins, être conformes à la volonté et aux aspirations populaires.

A la question relative à l’égalité hommes-femmes quant à l’héritage, elle a reconnu au CNDH le droit de proposer des recommandations, rappelant que celles-ci n’ont aucun effet contraignant et qu’elles sont appelées à être discutées dans le calme et la sérénité par toutes les parties concernées.

S’agissant de la participation du Maroc aux assises de la COP21, la ministre a affirmé que la présence de Sa Majesté le Roi a été d’une extrême importance et que la délégation marocaine a activement contribué à la réussite de cette manifestation. Il a tenu à rappeler que l’impact sur l’eau subit les plus graves répercussions du changement climatique en donnant pour preuve les dernières inondations qui ont touché le sud du Royaume et la pluie qui tarde encore à tomber.

Nabil El Bousaadi

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La politique de l’eau assurera cette denrée dans les points

les plus reculés du pays

Sur un ton limpide et flamboyant, Charafat Afailal, membre du bureau politique du PPS et ministre déléguée, chargée de l’eau, a emprunté un discours de clarté dans tous ses éclats. L’invitée de ce soir n’est nullement née de la dernière pluie. Elle s’est longuement fermentée dans les longs méandres de l’école décennale qu’est le PPS, pour être fin prête à des épreuves de telle intensité politique.

Imbue des valeurs d’équité, de modernité et de pondération, elle met en exergue la révolution du département dont elle en charge, au niveau de la mise en avant de la stratégie nationale de l’eau, s’appuyant sur la politique des barrages, environs 140 existants, 12 en cours et 28 prévus, sur la diversification des ressources hydriques, depuis la libération des énergies renouvelables…Ce plan d’envergure auquel nombre d’intervenants sont amenés à concrétiser dans les faits, tend à s’immuniser des effets des inondations et préserver cette matière vitale, constamment à la merci des changements climatiques.

Dans ce contexte, l’intervenant n’a pas manqué de mettre l’accent sur l’important discours royal au sommet de la COP21 à Paris, qu’elle qualifie de fort, d’audacieux et d’historique. D’autant plus que notre pays, à travers son imposante représentation avait fait bonne figure, tout au long des travaux de ce rassemblement, autour du développement pérenne. D’autre part, tout en abordant le volet de l’égalité des sexes, elle apprécie les avancées notoires, enregistrées à ce propos, mais, ne cache pas, non plus son malaise quant à la constance de la culture «mâle» qui taraude, en particulier, la vie politique nationale.

S’agissant de l’ambiance qui émaille les relations entre les composantes du gouvernement, elle affirme qu’elles sont marquées de cohérence, en dépit des frictions dont font preuve les formations politiques y afférent, sans toutefois, impacter sur son esprit de concorde et de sa détermination d’aller à terme, en matière des réformes. Dan un registre qui a trait à la cause nationale et aux derniers développements s’y rattachant, le ministre manifeste son amertume face aux manœuvres de déstabilisation colportées par l’Algérie contre notre pays. «Notre voisin aurait s’occuper de sa cuisine interne qui se détériore, de joue en jour, encore plus compliquée avec la baisse des prix du pétrole, au lieu de fomenter des coups bas à nos dépens», s’indigne-t-elle.

Saoudi El Amalki

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