Climat: Le CESE se prépare à l’après Cop-22

Le Conseil économique, social et environnemental (CES) et son homologue espagnol s’allient pour le climat.

C’est dans ce sens qu’un séminaire a été organisé, vendredi à Rabat. Objectif : s’enger vers plus de concertation et définir le rôle de partenariat entre les deux institutions dans la mise en œuvre de l’agenda global du climat. En effet, les organisations non gouvernementales ont un rôle crucial à jouer pour concrétiser l’Accord de Paris. Des institutions comme le CESE devront accompagner l’action publique dans l’implémentation et l’évaluation des Contributions nationalement déterminées (NDC).

«Elles peuvent également exercer leur rôle de mobilisation, de sensibilisation et d’influence sur les responsables politiques ainsi que sur les populations pour assurer une réalisation efficiente des projets contenus dans les NDC, pour un plus grand impact», a souligné Nizar Baraka, président du CESE.

Aujourd’hui, tout l’enjeu est de veiller à l’adoption d’une approche s’inscrivant sur le long terme. Pour José Maria Algora, du CES-Espagne, la lutte contre le changement climatique est un travail de longue haleine. «Les solutions de court terme ne permettent pas de relever ce défi. Il faut un engagement durable pour préserver les intérêts des générations futures», a-t-il dit.

Ce chantier nécessite également l’adoption d’une approche transversale, comme l’a souligné Mustapha Bakkoury, président du directoire de Masen. Ainsi, «la problématique du stress hydrique ne peut pas être traitée indépendamment de la question énergétique», rappelle-t-il. En effet, l’énergie est indispensable au traitement et au dessalement de l’eau. Mais encore faut-il qu’elle soit efficace et renouvelable pour répondre aux besoins de consommation, notamment ceux des industriels. Selon Bakkoury, la demande électrique croît chaque année de 7%.

En face, la capacité électrique du Maroc ne dépasse pas actuellement 10 GW. D’où «la nécessité de rompre avec les stratégies de réponses aux besoins», ajoute Bakkoury.  Selon lui, le Maroc a joué un rôle proactif en adoptant une vision en rupture avec celle qui prévalait jusqu’alors pour satisfaire les besoins. Aujourd’hui, «nous sommes en mesure de prévoir les besoins et de planifier les moyens permettant d’y remédier», a-t-il affirmé. Mais si la volonté est là, le financement fait encore défaut au niveau international.

Aujourd’hui, seulement 16% des financements internationaux dédiés au climat vont à l’adaptation alors que l’Accord de Paris, insiste sur l’équilibre entre financement de l’adaptation et celui de l’atténuation. Pourtant, plus de 30 fonds ont été créés en faveur du climat. Il faut cependant s’assurer que les subventions aillent aux bons endroits, en l’occurrence les pays de l’Afrique, comme l’a indiqué Mustapha Bakkoury.

Hajar Benezha

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