Daech frappe Téhéran

Alors que d’aucuns la qualifient de sanctuaire et de forteresse inviolable par le terrorisme quand d’autres la voient comme étant le principal allié de la terreur islamiste, la République islamique iranienne a été frappée en plein cœur ce mercredi matin au cours de deux attaques simultanées immédiatement revendiquées par son ennemi juré sunnite l’Organisation Etat islamique.

Deux lieux hautement symboliques de la capitale ont été visés: le Parlement iranien, émanation de la volonté du peuple et le mausolée où repose la dépouille de l’Ayatollah Khomeiny, le fondateur de la République islamique ; tous deux distants d’une vingtaine de kilomètres.

L’attaque menée contre le Parlement aurait été perpétrée par quatre assaillants qui, déguisés en femmes, y ont fait irruption et ouvert le feu sur les employés à un moment où de nombreux députés s’y trouvaient.

Au même moment, dans la banlieue de la capitale, une autre attaque a frappé le mausolée de l’Imam Khomeiny. Plusieurs terroristes ont ouvert le feu en direction des « pèlerins » et une femme portant un gilet explosif s’est fait sauter tuant deux personnes dans sa déflagration et en blessant plusieurs.

Le bilan des deux attaques serait de cinq morts au minimum et de plusieurs dizaines de blessés.

Et si c’est la première fois que le Groupe Etat islamique mène une attaque en Iran plusieurs autres ont été déjouées puisqu’en 2015 la République iranienne, qui reste une cible prioritaire pour  l’E.I. avait déclaré avoir démantelé une cellule jihadiste qui était sur le point de frapper la capitale. En outre, pendant la dernière campagne présidentielle qui a permis à Hassan Rohani de se maintenir à la tête du pays, les combattants du groupe islamiste «Jaïch AlmAdl», d’obédience sunnite et inféodés au Pakistan, ont attaqué et tué dix garde-frontières iraniens au moment même où le groupe Etat islamique avait diffusé une vidéo dans laquelle il appelait  la minorité sunnite iranienne à s’insurger contre le pouvoir.

L’attaque de ce mercredi est un coup dur porté contre le Président Rohani qui déclarait pendant sa campagne électorale que grâce à lui le pays était bien sécurisé même si à ses frontières la guerre gronde en Afghanistan, en Irak et en Syrie.

Espérant que l’attaque de ce mercredi à Téhéran  allait soulever la même indignation de par le monde que celles qui avaient frappé le Royaume-Uni ces derniers mois, les iraniens ont rapidement fait circuler, sur les réseaux sociaux, des appels à la solidarité internationale. Or, c’était sans compter sur la réactivité de la présidence américaine qui a immédiatement déclaré dans un communiqué de la Maison Blanche que ceux qui soutiennent le terrorisme s’exposent à en être victimes; un communiqué que les autorités iraniennes ont qualifié de «répugnant» d’autant plus que les attaques terroristes de ce mercredi qui sont intervenues peu de temps après la visite qu’a rendu Donald Trump à son allié saoudien sont «lourdes de sens» dès lors que, pour l’Iran, l’Organisation de l’Etat islamique est une œuvre conjointe des Etats-Unis et de l’Arabie Saoudite créée à l’effet de semer le chaos en Syrie, en Irak et dans l’ensemble de la région.

Nabil El Bousaadi

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