Décoration de Driss El Maloumi

Beau geste de reconnaissance d’un parcours exceptionnel

Une soirée mémorable que celle vécue, vendredi dernier aux locaux de l’institut français d’Agadir et, un peu plus tard, au siège du consulat de l’Hexagone dans la capitale du Souss! Un imposant parterre composé de personnalités administratives et représentatives, conduites par le Wali de la région Souss Massa, de la communauté française, d’intellectuels, d’enseignants chercheurs, d’artistes, de journalistes…, agrémentait, de bout en bout, ces espaces avenants.

Tout ce beau monde, auréolé à souhait, était là pour célébrer, dans l’allégresse et l’euphorie, la cérémonie de décoration aux insignes de l’ordre de chevalier des arts et des lettres, dédiées par l’Etat français en direction de l’enfant terrible du luth, Driss El Maloumi. Sous les acclamations nourries de l’assistance, Dominique Doudet, le Consul Général médaillait le luthiste rayonnant, après avoir mis en exergue, en quelques propos, cet éloquent itinéraire, ponctué par cette illustre consécration.

En effet, le diplomate français n’a pas eu de cesse d’étayer, sous le regard admiratif de l’auditoire, cet éloge pompeux à l’égard de ce fils du terroir qui a franchi les frontières de la planète pour exhiber son talent de haute facture. Un moment de grosse intensité émotive pour ce jeune virtuose qui, par la suite, ne manquait pas de relayer, les yeux pétillants d’éclat et de ravissement. En dépit de son immense saisissement, il put retrouver ses mots pour festoyer cet instant émouvant, en gratifiant la partie médailleuse et l’ensemble de ses fans, de discours fort élogieux à leur égard.

«Permettez-moi de passer à ce que je sais mieux faire !», disait-il, en fin de son allocution pathétique, tout en serrant dans ses bras son épouse Rabiaa et sa petite Rania, sous les ovations passionnées de l’afflux enthousiaste. Sans trop tarder, il épaulait son luth et allouait, en compagnie de son agréable groupe, des mélodies idylliques qui laissaient pantois toute la salle, enfouie dans un mutisme obnubilant. «Je n’avais jamais cru qu’il y avait d’aussi splendide prestation artistique dans cette contrée. J’avoue que je n’en revenais pas !», s’esclaffait, Zineb El Adaoui, Wali de la région Souss Massa, au sortir de cette ambiance envoûtante.

En fait, le concert aux sonorités féeriques du luth, mais également aux rythmes épatants des percussions, a, intensément, charmé la présence, en particulier ce morceau sensationnel intitulé, « dialogue des doigts ». Il va sans dire que ce qui caractérisait le plus cette sympathique troupe, au-delà de l’ensorcellement du luth que l’auteur maîtrise à merveille, c’est, sans doute, cette diversité raffinée de la production artistique, alliant le classique et le dialecte arabes, l’amazighité, l’universel aux divers horizons…Un brassage musical qui incarne les valeurs de la tolérance et de l’ouverture dans tous ses éclats, comme quoi la musique est constamment véhiculaire de ces vertus dont seul le luth est en possession, peut-être, des clés de la diffusion à grande échelle. Driss El Maloumi en est, à coup sûr, l’un des détenteurs de prédilection universels de l’une de ses clés vertueuses.

Merci à la France qui a su déterrer cette valeureuse clé et la faire luire, d’une manière solennelle, sur le veston noir d’un brave marocain qui ne cesse de jalonner le monde, en fidèle porteur des idéaux suprêmes de l’humanité.

Saoudi El Amalki

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