Le déficit commercial continue de se creuser. Il s’est aggravé de 7,7% à fin mai 2016, totalisant 67,42 milliards de dirhams contre 62,57 milliards une année auparavant.
Cette évolution s’explique par une augmentation, en glissement annuel, de la valeur des importations (+4,3%) plus importante que celle des exportations (+2%). Selon l’Office des changes, cette hausse des importations (de 156,6 milliards à 163,35 milliards) s’explique essentiellement par la croissance des acquisitions des biens d’équipement (+19,8%), de produits finis de consommation (+16,4%), de demi-produits (+8,9%) et des produits alimentaires (10,6%). Ainsi, le taux de couverture des importations par les exportations s’est établi à 58,7% contre 60% à fin mai 2015. Cependant, la croissance des importations a été atténuée, en partie, par la baisse des achats de produits énergétiques de 31,2% (voir encadré). Hors produits énergétiques, les importations ont progressé de 12,3%.
En face, les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique , de l’électronique , du textile et cuir et de l’agroalimentaire ont permis de maintenir les exportations en hausse. A titre d’exemple, les expéditions de l’automobile ont bondi de 14,9% et celles de l’aéronautique ont progressé de 10,1 %. En revanche, les exportations de phosphates et dérivés ont accusé un repli de 11,2% au moment où les ventes hors phosphates et dérivés ont augmenté de 5,2%.
Outre l’aggravation du déficit commercial, les statistiques de l’Office des changes révèlent aussi une chute des flux d’investissements directs étrangers. En effet, les IDE ont baissé de 22,5%, passant de 12,4 milliards de DH à fin mai 2015 à 9,6 milliards. Ce résultat provient de l’augmentation des dépenses (+53,5%) et dans une moindre mesure du recul des recettes (-9,1%) conjuguée à l’accroissement des dépenses (53,5%).
De leurs côtés, les recettes des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont atteint 24,33 milliards de DH à fin mai 2016 contre 23,37 milliards, marquant ainsi une progression de 4,1%. Quant à la balance Voyages, elle fait ressortir un excédent en hausse de 6,6%, passant de 15,14 milliards à fin mai 2015 à 16,15 milliards à la même période de l’année en cours. A l’origine, l’accroissement de 6,4% des recettes touristiques, qui ont atteint 21,5 milliards contre 20,2 milliards à fin mai 2015. Une évolution conjuguée à l’augmentation des dépenses qui ont totalisé 5,38 milliards contre 5,09 milliards.
Hajar Benezha
Facture énergétique : La baisse persiste
La facture pétrolière a chuté de 31,2% à fin mai 2016, atteignant 19,90 milliards de DH au lieu de 28,91 milliards une année auparavant. La régression des achats d’huile brute de pétrole intervient en grande partie dans le recul des importations. S’y ajoute la baisse des importations du gaz de pétrole, du gas-oil et du fuel-oil.