Dépression : La maladie du siècle ?

Pourtant, certains affirment que si cette affection est aujourd’hui considérée comme « épidémique », c’est en raison des intérêts financiers des laboratoires, parce que les essais thérapeutiques sont truqués, les experts achetés, les médicaments antidépresseurs égaux aux placebos, les psychothérapies inutiles et les malades oubliés.

D’autres prétendent que la dépression est une maladie à vie entière, qu’elle soit génétique ou qu’il existe une diététique antidépression, que certaines plantes vaudraient des médicaments ou encore que le travail tout comme son absence rendent malade.

Alain Gérard, psychiatre et ancien chef de service adjoint à l’hôpital Sainte-Anne (Paris), s’est longuement penché sur la dépression pour en cerner les différentes facettes et il a écrit un livre fort intéressant dont le titre est : «dépression, la maladie du siècle». Ce travail de longue haleine a demandé à son auteur énormément de patience, d’écoute, de réflexions. C’est pourquoi, il s’est entouré d’experts du Cred (Collectif de réflexion sur la dépression). Ensemble ils poussent un coup de gueule et tordent le cou aux idées erronéss. Ils discernent ce qui est scientifiquement démontré du reste. Ils pointent les erreurs étaient derrière la confusion actuelle entre la dépression et le mal-être : des erreurs dans la réflexion car le terme dépression recouvre des maux qui n’en relèvent pas, d’où des diagnostics et des prescriptions erronés, des erreurs dans les modèles d’analyse, les méthodes d’évaluation des thérapeutiques et les stratégies de prévention, mais également dans la formation (selon la faculté d’origine du médecin, l’approche ne sera pas la même) et dans l’information, tant à destination des médecins que du public.

Les experts du Cred expliquent, à partir des connaissances les plus actuelles, comment les neurosciences et les psychothérapies se complètent pour éviter que la maladie progresse. Au-delà de ce travail de mise au point et d’éclaircissement des idées, ils font des propositions visant à améliorer l’approche de cette maladie, tant du côté des médecins que des patients ou des pharmaciens. La dépression n’est pas une fatalité, insistent-ils. Et, mieux, le premier épisode est pris en charge. Et les chances d’éviter une récidive sont plus grandes.

Un ouvrage qui trouve sa place dans toutes les bibliothèques des praticiens et des étudiants en médecine IL est à lire et à relire pour en saisir pleinement toute la portée.

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