Dialogue et action commune pour une presse libre et responsable

Mahtat Rakas succède à Noureddine Miftah à la tête de la FMEJ

Jamal Eddine Felhi

La Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a tenu son dixième congrès national, vendredi dernier à Casablanca, dont les travaux ont été couronnés par l’adoption d’une déclaration finale et l’élection, comme nouveau président, le directeur de publication des quotidiens «Bayane Al Youme» et «Al Bayane» et président du directoire de Bayane S.A, Mahtat Rakas.

Lors de ce congrès auquel ont pris part les représentants de plus de 350 établissements de la presse nationale et régionale, membres de la FMEJ, et toutes les sections que comptent les 12 régions du Royaume, les participants ont approuvé à l’unanimité, après une discussion approfondie, plusieurs amendements des statuts de la Fédération.

Les congressistes ont également formulé des recommandations relatives au programme de travail que la nouvelle direction devra examiner en vue de les mettre en œuvre, qu’il s’agisse d’activités, de programmes ou de dossiers à défendre auprès des pouvoirs publics, ou de questions internes à la fédération suite à l’élargissement de ses rangs.

Les congressistes se sont, par ailleurs, arrêtés sur l’ensemble des problèmes que connaît la profession de journaliste ainsi que les entreprises de la presse écrite et électronique dans notre pays tant au niveau national que des régions.

Ils ont ainsi relevé les difficultés que continuent d’endurer la presse nationale des suites et répercussions de la crise de Covid-19, crise qui a aggravé la fragilité de son modèle économique et entrepreneurial, et qui a également affecté les conditions sociales des travailleurs des établissements de presse.

Le congrès a également relevé le recul de la lecture dans notre société, y compris des journaux, ainsi que la baisse de la consommation des produits journalistiques professionnels de qualité, soulignant que ce problème, qui n’interpelle pas seulement le corps des journalistes, concerne «l’avenir de notre peuple, de notre jeunesse et de notre pays» et pose la question de «l’éducation aux médias, et de la lutte contre la désinformation et les fausses nouvelles».

La crise du CNP

Les congressistes sont également revenus sur le sort qui a été réservé par «des parties connues» au Conseil national de la presse (CNP), «un acquis majeur apporté par la constitution de 2011» et qui constitue une première dans l’histoire du Maroc pour l’autorégulation de la profession de journaliste.

Pour la FMEJ, il s’agit d’un «coup porté à l’image du Royaume en portant atteinte aux principes démocratiques au niveau de la composition de cette institution et la désignation des ses instances, en excluant délibérément les organisations professionnelles les plus représentatives du secteur, y compris la Fédération marocaine des éditeurs de journaux, et en violant les lois et la constitution du pays».

L’exclusion ne s’est pas limitée au CNP et son avenir, relèvent les congressistes mais elle concerne aussi le dialogue sur l’avenir de l’aide publique et ses volets réglementaires et administratifs, ainsi que l’élaboration de la législation des lois relatives au secteur de la presse, alors que la fédération a contribué à tous les projets de réforme du secteur en coopération avec le gouvernement depuis 2002.

La FMEJ, qui rappelle l’ensemble de ses réalisations et ses apports, depuis sa création, se dit fière des rôles qu’elle a joués, que ce soit lors de la mise en œuvre du contrat programme, de la convention collective en vigueur à ce jour, du système de l’aide publique, des réformes juridiques et législatives, et de l’adoption du Code de la presse, ainsi que des dispositions de la constitution actuelle du Royaume et sa disposition à contribuer à la mise en place de l’institution d’autorégulation. Elle rappelle également la main tendue à tous les intervenants depuis trois ans afin d’unifier le corps professionnel des éditeurs de journaux en vue d’une action commune et, partant, relever les grands défis auxquels est confronté le secteur.

Soulignant que les petites et moyennes entreprises de presse ainsi que la presse régionale et nationale, écrite et électronique, sont autant d’expressions de la diversité du tissu entrepreneurial du secteur, la Fédération réitère ainsi son rejet de toute exclusion de la presse régionale de l’aide publique.

Le congrès de la FMEJ, dont la séance d’ouverture a enregistré une forte présence de personnalités de divers horizons, notamment des personnalités politiques, des parlementaires, des responsables de centrales syndicales, d’associations de défense des droits de l’homme et de la société civile, ainsi que des dizaines de journalistes, d’éditeurs de presse, de ministres, d’acteurs économiques, et de stars de la culture et de l’art, a, en outre, été marqué par un vibrant hommage rendu à Khalil Hachimi Idrissi et Abdellah Amrani, respectivement ancien président et membre du bureau exécutif de la fédération, décédés dernièrement.

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Bio express

Mahtat Rakas, l’homme du dialogue, du rapprochement et du consensus

Notre collègue Mahtat Rakas, qui succède à Noureddine Miftah à la tête de la FMEJ, est président du directoire de Bayane S.A et directeur de publication des deux quotidiens «Bayane Al Youm» et «Al Bayane», publications qu’il avait rejoint comme journaliste en 1998.

Il a été élu dans le collège des éditeurs en tant que membre du CNP. Au sein de cette institution, dont le mandat vient de s’achever, il a présidé la Commission de la Formation, de la Coopération et des Études et a également travaillé au sein de la Commission de la Carte professionnelle. Il est surtout connu auprès de ses pairs pour son ouverture et sa communication continue avec les éditeurs et les journalistes et son interaction permanente avec eux. Il compte de nombreuses relations avec ses confrères et est beaucoup respecté pour son sens de l’écoute.

Il avait auparavant assumé des responsabilités au sein de la FMEJ, en tant que membre de son Conseil National, puis de son Bureau Exécutif et par la suite de Vice-Président pendant les trois dernières années.

Avant de prendre la direction de publication, il a été membre du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), dont il a dirigé pendant des années la section de Rabat avant de devenir membre de son bureau exécutif.

Il a été nommé au cours du mandat actuel en tant que membre du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), et il est actuellement rapporteur du Comité de protection et de surveillance des violations des droits de l’homme.

Mahtat Rakas est connu pour son ouverture d’esprit et sa discrétion, ainsi que sa connaissance des différents dossiers et enjeux du secteur de la presse et de l’édition dans notre pays. Il possède une grande capacité à travailler au sein d’organisations professionnelles, de coordination, de coopération et de gestion collective.

Son élection à la tête de la FMEJ est intervenue sur insistance de tous les membres de la fédération, et augure du début d’une nouvelle phase qui sera marquée par le dialogue et le rapprochement entre les organisations représentant la profession, et la recherche commune du consensus nécessaire à l’unité du corps professionnel national et au dépassement des tensions marginales entre ses composantes.

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