Du gonflage des notes… au gonflage des bilans

Des groupes scolaires…distancés

Cette crise pandémique aurait mis à nu la réalité pédagogique, l’avidité du gain et le manque d’éthique de certains Groupes scolaires de l’enseignement privé.

Alors que les plates-formes d’enseignement à distance ne sont pas encore mises en place pour assurer une certaine continuité pédagogique, certains établissements ont investi les réseaux sociaux pour faire croire à leurs «clients» que les programmes sont déjà pratiquement adaptés à la nouvelle situation. Sur cet axe de «faire-croire», la mission d’apprentissage, qui devait s’effectuer selon les règles pédagogiques, éducatives  et professionnelles, n’est conçue que comme un produit qui est soumis aux techniques de vente pour être écoulé.

«Les belles paroles doivent vendre les mauvaises marchandises», dixit un proverbe allemand. C’est d’ailleurs dans ce sens que des Groupes œuvrent et manœuvrent en vue de convaincre, voire de manipuler des familles, traitées comme des clients, en leur faisant croire que la mission est toujours convenablement assurée. Même à distance. Et qu’il va falloir passer à la caisse… même à distance.

Les résultats seront d’ailleurs concluants, étant donné que tous les élèves obtiendront d’excellentes notes et le passage au niveau supérieur affichera un taux de réussite de plus de 100% ! Une image artificielle et virtuelle, mais beaucoup plus reluisante, est ainsi vendue en ligne dans la perspective d’attirer de nouveaux «clients». En ce qui concerne le baccalauréat, le travail serait effectué en amont par le gonflage des notes des contrôles continus pour compenser en aval la moyenne de l’examen final.

D’ailleurs, le secteur s’agite pour afficher chaque année un taux de 100% de mentions. Et puisque ce bachot ne vaut plus rien aujourd’hui avec la dégringolade du niveau scolaire partout, on a créé la formule des «classes préparatoires» aux grandes écoles. Durant deux ans, l’élève, non encore parfaitement élevé du registre passionnel vers le monde rationnel, est maintenu dans le même cadre où il reste encadré avec les mêmes copains.

Le concours n’est que formel pour y être admis et rester au même Etablissement. Il suffit juste de passer à la caisse. Ce constat est devenu d’ailleurs un secret de Polichinelle. Presque tous les patrons des écoles privées, de la petite section (primaire) jusqu’à la plus grande (Baccalauréat), sont des milliardaires, ayant investi dans l’immobilier, avec des fermes et de luxueuses résidences secondaires, tandis que leurs établissements d’enseignement privé sont pratiquement tous déficitaires, ayant de lourdes ardoises au fisc et aux organismes sociaux. Quel paradoxe.

B. Amenzou

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